L'armée camerounaise affirme avoir libéré 900 otages de Boko Haram

L'armée camerounaise a affirmé mercredi 2 décembre avoir porté un coup sévère aux islamistes nigérians de Boko Haram en tuant «une centaine» d'entre eux et libérant 900 otages au cours d'une opération de trois jours.

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Crédit : AFP

Cette revendication, impossible à confirmer de source indépendante, intervient au lendemain d’un nouveau double attentat-suicide mené mardi 1er décembre par les islamistes dans la région et qui, selon un nouveau bilan de source sécuritaire, a tué au total 6 civils dans la localité de Waza, deux blessés ayant succombé à leurs blessures.

«Une opération spéciale de ratissage menée du 26 au 28 novembre contre les combattants » de Boko Haram dans les localités frontalières avec le Nigeria « a permis de neutraliser plus d’une centaine de jihadistes », affirme dans un communiqué lu à la radio nationale le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo.

D’après le communiqué, cette opération a aussi permis de « libérer près de 900 otages, de saisir une importante cargaison d’armes et de munitions, ainsi que des drapeaux blancs-noirs de l’Etat islamique » auquel Boko Haram a fait allégeance en mars 2015. Aucune précision n’a été fournie sur le profil de ces « otages ».

«Le succès de cette opération est le résultat de la parfaite synergie entre les forces de défense camerounaises des opérations Emergence 4 et Alpha (initiatives camerounaises de lutte contre Boko Haram), la Force mixte multinationale (coalition régionale contre Boko Haram), et la collaboration des forces armées nigérianes », s’est félicité M. Beti Assomo qui a salué « le dévouement permanent » des soldats camerounais engagés dans la guerre contre Boko Haram.

Ce bilan de l’opération militaire n’a pas pu être confirmé de source indépendante. Jointes par téléphone dans cette région inaccessible à la presse, certaines sources sécuritaires ont confirmé l’opération, sans être en mesure de fournir un bilan précis recoupant celui du gouvernement camerounais.

 Six tués par un double attentat-suicide

Depuis le mois de juillet, l’Extrême-Nord du Cameroun est régulièrement visé par des attentats-suicides attribués aux djihadistes nigérians. Mardi soir, au moins six civils ont ainsi été tués par un double attentat-suicide perpétré à Waza, une petite ville touristique de la région.

«Deux kamikazes se sont fait exploser dans deux quartiers de Waza», a affirmé une source sécuritaire s’exprimant sous couvert d’anonymat. La radio d’Etat a confirmé l’information, expliquant que les « deux kamikazes », des femmes, ont actionné leur charges explosives en tuant quatre personnes. Deux blessés ont ensuite succombé, selon une source locale, et une troisième kamikaze a été abattue avant d’actionner sa charge explosive.

Des membres du comité de vigilance de Waza, formé par des habitants pour contrer les infiltrations de Boko Haram dans les villages, font partie des victimes, selon la source sécuritaire.

C’est la première fois que Waza, proche du Nigeria où sévit le groupe islamiste Boko Haram, est visée par des attentats-suicides. Ville touristique autrefois fréquentée par des voyageurs occidentaux, cette localité n’attire plus de touristes depuis que la région de l’Extrême-Nord subit régulièrement des raids de Boko Haram.

Waza est aussi une ville de transit située entre Maroua, le chef-lieu de la région, et Kousseri, à la frontière du Tchad. C’est dans cette ville que dix travailleurs chinois avaient été enlevés en mai 2014 avant d’être libérés après 5 mois de captivité.

Après avoir laissé passer pendant des années les combattants de Boko Haram actifs dans le nord-est du Nigeria, et qui se servaient de la région comme base arrière et lieu d’approvisionnement en armes, véhicules et marchandises, le Cameroun a renforcé sa présence militaire au long de la frontière nigériane, dans le cadre de la coalition régionale militaire (Cameroun, Nigeria, Niger, Tchad) qui combat les attaques de Boko Haram.

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