Donald Trump, favorable au retour des simulations de noyade

Le milliardaire, qui vise la présidence américaine, veut rétablir ce mode d'interrogatoire, considéré par les Nations unies comme de la torture.

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Donald Trump, le milliardaire américain que les sondages donnent solidement en tête des primaires républicaines pour la présidentielle de 2016, est favorable au rétablissement de la simulation de noyade, une méthode d’interrogatoire considérée comme de la torture.

Donald Trump a déclaré qu’il rétablirait «absolument» la simulation de noyade comme méthode d’interrogatoire, jugeant que le groupe terroriste Etat islamique faisait bien pire, lors de l’émission dominicale «This Week» sur la chaîne ABC.

Abolie par Obama

Le «waterboarding» ou simulation de noyade consiste à verser de l’eau sur un tissu qui bouche le nez et la bouche d’un prisonnier.

Cette méthode, mise en place par l’administration Bush après le 11-Septembre, et pratiquée par la CIA, est considérée comme de la torture par les Nations Unies et a été interdite par le président Barack Obama. La méthode a été employée au moins sur trois prisonniers, selon un rapport du Sénat américain.

«Je pense que la simulation de noyade, c’est de la gnognotte par rapport à ce qu’ils nous font subir», a déclaré Donald Trump, citant notamment l’exemple de la décapitation de James Foley, un journaliste américain exécuté par un bourreau de l’EI en août 2014.

Le milliardaire, qui a provoqué un énième tollé la semaine dernière en suggérant de ficher les musulmans aux Etats-Unis, avant de tempérer son propos, a estimé qu’il fallait mettre tous les réfugiés syriens qui seront admis aux Etats-Unis sous surveillance, en les fichant.

Il a réitéré son opposition à l’arrivée de ces réfugiés mais a reconnu que le président Obama tiendrait sa promesse d’en accueillir 10’000 dans l’année qui vient.

«Nous n’avons aucune idée de qui sont ces gens. Quand les réfugiés syriens commenceront à arriver en masse dans notre pays, on ne sait pas s’il font partie de l’Etat islamique, on ne sait pas s’ils sont un cheval de Troie», a souligné le candidat.

La polémique n’entame pas sa popularité

Les attentats de Paris, dont au moins deux membres du commando ont emprunté la même route que les réfugiés pour passer dans l’Union européenne, ont provoqué un vif débat aux Etats-Unis sur l’accueil des réfugiés syriens.

Les déclarations de Donald Trump, si elles sont parfois dénoncées jusque dans son camp, ne semblent pas nuire à sa popularité. Un sondage Washington Post-ABC publié dimanche au plan national, le donne toujours en tête, avec une confortable avance dans la course à l’investiture républicaine.

Il affiche 32% parmi les républicains et sympathisants, contre 22% à Ben Carson, un chirurgien à la retraite, sans expérience politique. Ces deux scores sont inchangés par rapport au sondage du mois précédent. En revanche, le troisième, le sénateur Marco Rubio a grappillé 1 point, mais il reste loin derrière, à 11%.

Un sondage Boston Globe-Suffolk University donne également Trump largement en tête dans le New Hampshire, l’un des Etats clés des primaires. Marco Rubio a ravi la seconde place à Ben Carson, avec 11% contre 10.

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