La femme, une Marocaine vivant en Espagne, avait été arrêtée la veille, mardi 31 mars, à son domicile à Badalona ainsi que son mari et leurs deux fils, dont le départ pour la Syrie était imminent, selon le ministère de l’Intérieur espagnol.
Le juge de l’Audience nationale, compétente en matière de terrorisme, a estimé que cette mère «a organisé pour ses enfants les démarches nécessaires à leur déplacement en zone de conflit». Il a décidé «le placement en détention pour un délit de collaboration avec une organisation terroriste» de la femme soupçonnée d’avoir organisé une filière de recrutement de jihadistes, selon une source judiciaire citée par l’AFP.
Il a également inculpé le père pour «collaboration avec une organisation terroriste» mais l’a laissé libre sous contrôle judiciaire, assorti d’une interdiction de sortie du territoire.
Les jumeaux ont été inculpés par un juge pour enfants pour «appartenance à une organisation terroriste» et placés dans un centre pour mineurs, séparé des autres jeunes, pour six mois. Les deux adolescents de 16 ans étaient surveillés depuis le départ en Syrie de l’un de leurs frères, décédé en 2014 et «dont on pense qu’il avait rejoint les rangs de groupes jihadistes liés à Daech» (groupe Etat islamique), avait indiqué mardi le ministère de l’Intérieur.
Les jumeaux avaient quitté l’école publique et suivaient des études coraniques à Tétouan au Maroc, «immergés dans un processus de radicalisation», selon cette source.
Depuis le début de l’année, 29 jihadistes présumés ont été arrêtés en Espagne et les autorités ont empêché le départ «d’environ 50 combattants étrangers», avait aussi assuré mardi le ministre de l’Intérieur Jorge Fernández Díaz. Il s’est félicité de la collaboration avec les autorités marocaines «tant sur le terrain qu’au niveau du renseignement».
Selon lui ce réseau était «intimement lié au Maroc» d’où les jeunes candidats au jihad étaient endoctrinés avant d’être envoyés vers les zones de conflit, principalement en Syrie. Plusieurs cellules chargées de recruter des volontaires prêts à partir dans des zones de conflit pour le compte du groupe Etat islamique (EI), ont été démantelées ces derniers mois en Espagne, en particulier dans les enclaves au Maroc de Melilia et de Sebta.
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