A Melilia, une photojournaliste travaillant avec l'AFP arrêtée par la police

Une photographe collaborant avec l'Agence France-Presse à Melilia a été arrêtée mercredi par la Gardia civil et accusée d'avoir transporté des immigrés illégaux, ce qu'elle dément catégoriquement selon son avocat. Elle a été libérée le même jour.

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Angela Rios Vicente, une Espagnole de 30 ans, dont les photos d’immigrants tentant de franchir les hautes grilles de Melilia ont fait la une de plusieurs médias, a été arrêtée vers 05h du matin mercredi 11 mars, selon un ami photographe avec qui elle a eu un contact téléphonique à ce moment-là.

« Elle est détenue et sera présentée devant un juge pour aide au séjour irrégulier », a déclaré à l’AFP un sous-lieutenant en charge des relations avec la presse Juan Antonio Martin Rivera, précisant qu’elle n’a pas été arrêtée « pour avoir exercé son métier » de photographe de presse. « Elle ne prenait pas de photos », a-t-il insisté.

« C’était après une tentative d’assaut à l’aube, elle transportait quatre (immigrés) subsahariens dans une voiture vers le Ceti », le Centre d’accueil des étrangers où les immigrants sont placés en rétention après leur arrivée en territoire espagnol, a encore affirmé ce garde civil.

Un communiqué de la préfecture diffusé en fin de matinée assure que les immigrants, vus à bord de la voiture, « se sont enfuis et que les agents ont seulement réussi à intercepter la femme qui conduisait ».

D’après son avocat, Antonio Zapata, qui a pu parler à la jeune femme, celle-ci dit avoir croisé alors qu’elle conduisait « un petit groupe d’immigrants, criant  »Africa, Africa », et qui cherchaient manifestement le Ceti. Elle dit leur avoir indiqué par signes dans quelle direction se trouvait le Ceti, puis être descendue de voiture pour prendre des photos des immigrants courant ».

Ce n’est qu’après, à son arrivée au centre de rétention, qu’elle a été contrôlée et priée de suivre les Gardes Civils jusqu’à leur quartier général où elle est détenue, a poursuivi l’avocat.

Cinq immigrants ont pu franchir la frontière lors de la tentative de mercredi, selon la préfecture de Melilia.

Le directeur de l’Agence France-Presse en Espagne, Patrick Rahir, a pris contact avec les services de la présidence du gouvernement espagnol pour demander des explications sur ces accusations contre une photographe de presse.

« Nous espérons qu’il ne s’agit que d’un malentendu et que notre collaboratrice pourra retrouver au plus vite la liberté », a-t-il déclaré.

La journaliste finalement libérée

La photographe a été laissée en liberté le même jour.«Je ne comprends pas cette persécution», a simplement déclaré Angela Rios Vicente par téléphone après avoir été laissée libre par le juge devant lequel elle a comparu après plusieurs heures de détention.

Angela Rios a formellement contesté cette version des faits devant le juge qui l’a entendue. «Je n’ai pas le moindre doute sur le fait que cette affaire sera finalement classée sans suites», a déclaré son avocat.

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