Plus d’une douzaine d’heures après la disparition de l’Airbus A320-220 de la compagnie malaisienne à bas coûts AirAsia, aucune trace de l’appareil n’a été retrouvée, alors que les recherches ont été suspendues pour la nuit et reprendront lundi matin.
Les contrôleurs aériens ont perdu le contact avec l’Airbus environ une heure après son décollage de l’aéroport international de Juanda à Surabaya, dans l’est de l’île de Java, à 5H20 locales. Il devait atterrir à Singapour à 8H30 (00H30 GMT). Peu avant la disparition de l’appareil (vol QZ8501), les pilotes ont demandé l’autorisation au contrôle aérien à Jakarta de dévier de son plan de vol en prenant de l’altitude en raison de mauvaises conditions météorologiques, a précisé AirAsia.
Les pilotes ont sollicité une « déviation en raison de la météo, avant que la communication avec l’avion ne soit perdue pendant qu’il était encore sous le contrôle des Autorités indonésiennes du trafic aérien (ATC) », a ajouté la compagnie.
A bord de l’appareil se trouvaient 155 Indonésiens, trois Sud-Coréens, un Français, un Britannique, un Malaisien et un Singapourien, a précisé AirAsia dans une actualisation du décompte par nationalités.
L’armée de l’air indonésienne a indiqué avoir dépêché deux avions et un hélicoptère pour effectuer des recherches dans une région dans l’est de Java, au sud-est de Pangkalan Bun, dans la province de Kalimantan.
Les opérations ont été suspendues dimanche à la tombée de la nuit: « Nous allons reprendre demain (lundi) à 07H00 (00H00 GMT) ou même plus tôt si la météo est bonne« , a déclaré à l’AFP un porte-parole du ministère, Hadi Mustofa Hadi Mustofa. L’Australie a promis de l’aide pour les enquêtes, de même que le constructeur européen Airbus et le Bureau d’enquête et d’analyse (BEA), l’Etat de construction de l’appareil étant la France.
Concernant les recherches, « nous n’avons pu détecter aucun signe visuel« , a déclaré un porte-parole de l’armée de l’air indonésienne, Hadi Cahyanto, ajoutant que des bateaux dépêchés dans cette zone étaient toujours en route. Un avion de transport militaire C130 de Singapour a également été dépêché pour participer aux recherches, tandis que la Malaisie a indiqué avoir engagé des « moyens militaires ».
L’anxiété monte parmi les proches
L’Airbus disparu était exploité par AirAsia Indonésie, une succursale d’AirAsia basée à Kuala Lumpur en Malaisie, qui domine le marché des compagnies à bas coûts dans l’Asie du Sud-Est.
Le patron d’AirAsia, Tony Fernandes, était attendu à Surabaya, d’où viennent la plupart des passagers: « mes seules pensées vont aux passagers et à l’équipage », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
A Surabaya, une femme de 45 ans a déclaré à l’AFP avoir six membres de sa famille dans cet avion: « Ils allaient à Singapour pour passer des vacances. Ils ont toujours volé avec AirAsia sans problème. Je suis choquée par la nouvelle et très inquiète à l’idée que l’avion ait pu s’écraser« , a-t-elle dit.
Année noire pour l’aviation malaisienne
L’avion disparu avait fait l’objet d’une maintenance le 16 novembre, a indiqué AirAsia, qui n’a jamais connu d’accident fatal jusqu’ici. 2014 est d’ores et déjà une année noire pour l’aviation malaisienne avec la perte de deux avions de la compagnie nationale Malaysia Airlines.
Le 8 mars, le vol MH370 disparaissait peu après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin, avec 239 personnes à bord. Sa disparition reste inexpliquée à ce jour. L’appareil se serait abîmé dans le sud de l’océan Indien, à court de carburant.
Le 17 juillet, un autre Boeing de Malaysia Airlines, assurant la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, explosait en vol, vraisemblablement abattu par un missile pendant son survol de l’est de l’Ukraine. Il transportait 298 personnes, dont 193 ressortissants néerlandais.
L’Indonésie, archipel qui dépend beaucoup du transport aérien pour les liaisons entre ses 17.000 îles et îlots, affiche quant à elle l’un des pires bilans en Asie en matière de sécurité aérienne.
AirAsia, gros client d’Airbus, est la plus grande compagnie « low cost » d’Asie du Sud-Est. Créée il y a une vingtaine d’années, reprise et relancée par un ancien patron de Time Warner, Tony Fernandes, AirAsiA connaît depuis un développement important qui passe par l’acquisition régulière d’avions.
Arlina Arshad
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