Juifs, Marocains et influents. Ils comptent à l’international

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Lobbyiste, homme politique ou scientifique, ils ont fait carrière à l’étranger où ils se sont imposés dans leurs domaines respectifs. Nés au Maroc, ils sont devenus une fierté nationale par procuration.  

Roger Karoutchi  Vice-président de l’UMP

Le soldat de Sarkozy

Né en 1951, il est le fils de Halter Karoutchi, un dentiste casablancais originaire d’Essaouira. Roger embarque avec sa famille pour Marseille en 1956 où il va mener une scolarité exemplaire. A 21 ans, il est le plus jeune agrégé d’histoire de sa promotion. Enseignant pendant 16 ans, il fait ses débuts politiques aux côtés d’un certain Nicolas Sarkozy en 1975 avec qui il va organiser les jeunesses du parti gaulliste défunt, le RPR. Il participe activement à la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1986, puis intègre le cabinet de Philippe Seguin au ministère des Affaires sociales. C’est le début d’une longue ascension politique puisqu’il devient sénateur UMP (droite française) des Hauts-de-Seine en 1999. En 2007, il soutient Nicolas Sarkozy qui le baptise  «  le Robocop du travail » et le nomme  secrétaire d’Etat en charge des relations avec le parlement. En 2009, il publie Mes quatre vérités, un livre intimiste où il raconte son départ du Maroc en 1956, son parcours en politique et y fait également son coming out. En 2013, alors que la droite se réveille de la débâcle électorale de 2012, il soutient Jean-François Copé à la tête de l’UMP dont il devient le vice-président.

Liliane Winn-Shalom  Ex-présidente de la Fédération sépharade des Etats-Unis

Lobbyiste du Maroc

Née à Casablanca et installée aux Etats-Unis, Liliane Winn Shalom a  été  présidente de la Fédération sépharade des Etats-Unis de 1975 à 1982. A la tête de cette organisation, elle a attiré l’attention de l’opinion publique américaine sur les conditions de vie de la communauté juive dans les pays arabes (notamment en Irak et en Libye) et dans l’ancienne Union soviétique. Elle agit aussi en Israël, où elle vient en aide à des familles sépharades dans le besoin. Winn-Shalom a soutenu la cause des Panthères Noires d’Israël ainsi que celle du Parti Tami. Elle garde des liens étroits avec le Maroc, dont elle a défendu les intérêts à travers de nombreuses interventions  au Congrès américain. L’ordre du Wissam Alaouite lui a été décerné en 1987 par Hassan II pour son action en faveur du royaume. 

Gabriel Banon  Conseiller économique

Le sherpa de Yasser Arafat

Actuellement chroniqueur sur Luxe Radio, il est  né à Casablanca en 1928. Il est le fils de Jacob Banon, juriste proche du Mohammed V et Hassan II. Ingénieur de formation, diplômé en droit et en économie, il dirige plusieurs unités industrielles durant les années 1960 et 1970. Ce qui lui vaut d’être appelé par l’ancien président français, Georges Pompidou, qui le nomme conseiller pour la politique industrielle. Au moment de la signature, en 1993, des Accords d’Oslo entre les Israéliens et les Palestiniens, le président Yasser Arafat le choisit comme conseiller économique. Objectif de sa mission : développer une vision de la future économie palestinienne naissante via la « Strategic and Development Policy Advisors ». Un organisme qui aura pour mission la gestion des pensions reversées par Israël aux Palestiniens, la création du premier réseau télécoms palestinien ainsi que la construction du port de Gaza. En 2010, il publie Le partage de la mémoire, un témoignage riche en anecdotes sur sa collaboration avec Yasser Arafat. Aujourd’hui, il est encore conseiller économique de plusieurs chefs d’Etat en Afrique, secrétaire général du groupe de travail israélo-palestinien de Caux (Suisse) pour la paix et la réconciliation.

Serge Haroche  Physicien

Notre seul Nobel

Né en 1944 à Casablanca, ce physicien français a quitté le pays à la fin du protectorat en 1956. Docteur en sciences physiques, il a travaillé et enseigné dans les établissements les plus prestigieux (Stanford, Yale, Collège de France). En octobre 2012, il se voit décerner le prix Nobel de physique avec l’Américain David Wineland pour leur recherche concernant la mesure et la manipulation des systèmes quantiques individuels. A cette occasion, le chercheur est salué par la presse nationale, très fière qu’un Marocain remporte le plus fameux prix du monde. Invité par l’Université Hassan II des sciences et techniques, Serge Haroche remet les pieds au Maroc en février 2012. « J’ai passé une partie de mon enfance et ma jeunesse à Casablanca et j’ai gardé un souvenir extraordinaire de cette ville, du soleil et de l’atmosphère méditerranéenne », affirme-t-il à l’issue de sa visite.

Jacob Cohen  Ecrivain

Antisioniste virulent

Né en 1944 à Meknès, il a été enseignant en droit à Casablanca de 1978 à 1987. Il y a peu, le nom de Jacob Cohen ne disait rien à personne. Mais la parution en 2010 en France de son livre, Le Printemps des Sayanim, où il accrédite l’activité d’un large réseau d’agents dormants du Mossad, l’a fait connaître. Son opposition farouche à Israël part d’un postulat : à ses yeux, c’est le sionisme qui a entraîné la disparition de la communauté juive marocaine qu’il affectionne. Malgré tout, ses positions tranchées et son assertion de l’existence d’un «lobby sioniste» qui tiendrait entre ses mains les médias et la politique française l’ont marginalisé. Son antisionisme virulent lui a valu d’être agressé en 2012 par des militants sionistes à Paris. En 2013, il a été invité au Maroc par l’Observatoire marocain contre la normalisation avec Israël et a publiquement pris la défense de l’humoriste français Dieudonné M’Bala M’Bala, accusé d’antisémitisme et de négationnisme.

David Assouline  Sénateur français

L’ami de la gauche marocaine

Les juifs originaires de Sefrou sont plutôt connus pour faire du commerce. Mais David Assouline, 54 ans, a choisi une autre voie : l’histoire et le militantisme dans les rangs des mouvements estudiantins d’extrême gauche. Son autre passion est la question de l’immigration à laquelle il a consacré plusieurs ouvrages. Il est l’une des célèbres figures de la « Marche des beurs » en 1983. Activiste trotskiste, il finit par rejoindre le Parti socialiste en 1995 et devient secrétaire national chargé des questions de la défense. Très proche de Ségolène Royal et de Martine Aubry, il est aussi conseiller pour la ville de Paris et sénateur depuis 2004. Il se déplace assez souvent au Maroc où il compte plusieurs amis au sein des partis marocains de gauche. En plus de ses multiples responsabilités, il est aujourd’hui l’un des porte-parole du PS.

Richard Attias Publicitaire

Monsieur com’ d’influence

Le Forum de Davos ? C’est lui. L’OMC ? C’est encore lui. Idem pour le Clinton Global Initiative et pour le Sommet de la Paix au Moyen-Orient… Il n’existe pas un seul événement d’envergure mondiale derrière lequel on ne retrouve pas Richard Attias. Celui qui a épousé en 2008  l’ex-femme de Nicolas Sarkozy, Cecilia Albeniz, organise aux quatre coins de la planète des grand-messes où se pressent la crème de la crème des têtes pensantes, ces personnages qui, par leurs idées et actions, donnent le tempo de la marche du monde. Avec son savoir-faire relationnel et sa diplomatie naturelle, ce Fassi de naissance est devenu le plus grand rassembleur de l’ « élite globale pensante ». De New York à Dubaï en passant par Paris, Dakar ou Marrakech, cet enfant de la pub, ex-président de Publicis Events Worldwide, est considéré comme le grand manitou du réseautage de haut vol. Les chefs d’Etat, les organisations les plus prestigieuses ainsi que les multinationales se l’arrachent, ne jurant que par lui quand il s’agit de créer les conditions optimales à l’échange d’idées, en particulier pour les questions économiques ou géopolitiques.  

 

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