Le gestionnaire des déchets Sita poussé vers la sortie par la Ville de Casablanca

La résiliation du contrat de Sita pourrait être entérinée demain par le Conseil de la ville. L'adjoint au maire explique que cette option "est dictée par la nécessité de mettre fin à la dégradation de la propreté".

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Faute de ramassages réguliers, les poubelles s'accumulent à Casablanca.
Les déchets jonchent les trottoirs. Crédit: Crédit : Mehdi Md Tazi / Flickr.

Il y a de l’eau dans le gaz entre Sita Blanca, filiale de Suez Environnement qui gère les déchets ménagers à Casablanca, et le Conseil de la ville. Jeudi 14 septembre, Mohamed Haddadi, adjoint au maire, a déclaré à la MAP que « l’option de résiliation du contrat de la gestion déléguée des déchets ménagers avec la société Sita Blanca est dictée par la nécessité de mettre fin à la dégradation de la propreté à Casablanca« .

Il ajoute que « la situation connait une détérioration notable à cause de profonds dysfonctionnements au niveau de la gestion des déchets ménagers et du non-respect des engagements pris par Sita ».

Ces déclarations interviennent à la veille de la tenue, vendredi 15 septembre, d’une session extraordinaire du Conseil de la ville consacrée au vote de la résiliation du contrat qui liait la filiale du groupe français Suez Environnement à la ville jusqu’en 2021.

130 millions de pertes et 200 infractions par jour

Mohamed Haddadi considère « irrationnel » de vouloir convaincre les habitants de Casablanca et leurs élus de l’augmentation du budget de 300 millions de dirhams alloué annuellement à Sita, sous prétexte que cette somme est « insuffisante » après les pertes essuyées par la société française, estimées à 130 millions de dirhams en trois ans de gestion.

Plus de 200 infractions sont relevées quotidiennement à cause du non-respect du cahier des charges, en plus de la persistance de « points noirs » au niveau de plusieurs arrondissements et l’absence ou l’insuffisance de conteneurs à déchets, a-t-il expliqué.

Le Conseil de la ville formule d’autres griefs concernant les manquements au sujet du marché de gros, le renouvellement des camions-bennes et « le refus de coopérer » avec l’autorité délégante. Les pénalités infligées à la société Sita à cause de ces négligences ont atteint, de janvier à août dernier, 30 millions de dirhams. Mohamed Haddadi déplore que ces pénalités n’aient fait « qu’accentuer les pertes matérielles« .

La SDL Casa Prestations pourrait assurer l’intérim

L’adjoint au maire précise également que la société française a été contactée à maintes reprises par le Conseil de ville afin d’attirer son attention sur la détérioration de la propreté dans la ville. « À défaut d’un compromis, il sera procédé à la résiliation du contrat avec Sita qui assume la responsabilité de ses ennuis financiers ainsi que les problèmes de propreté dans les neuf arrondissements dont elle a la charge », prévient l’adjoint.

La MAP révèle par ailleurs que « si le Conseil décide de résilier le contrat de Sita,  il envisage selon des sources concordantes de confier provisoirement ce service à la SDL Casa Prestations en attendant le lancement d’un nouvel appel d’offres ».

Au moment de la signature de ce contrat en 2014, la société s’était engagée à investir plus de 240 millions de dirhams notamment pour l’acquisition de 109 véhicules de collecte et 28 autres de nettoiement répondant aux normes les plus exigeantes en termes de sécurité et d’environnement.

 

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