Le ministre de l'Intérieur espagnol au Maroc pour préparer un sommet régional sur la sécurité

Juan Ignacio Zoido est arrivé au Maroc à quelques jours de la réunion du G4 qui rassemble depuis 2013 les ministres de l'Intérieur français, espagnol, marocain et portugais sur des thèmes sécuritaires. Un rendez-vous majeur pour le Royaume.

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Juan Ignacio Zoido, ministre de l'intérieur espagnol. Crédit : PATRICK KOVARIK / AFP
Juan Ignacio Zoido, ministre de l'intérieur espagnol. Crédit : PATRICK KOVARIK / AFP

Le Maroc avait ouvert le bal. Il y a 4 ans, les ministres de l’Intérieur espagnols, marocains, français et portugais se réunissaient à Rabat pour la première édition du G4. Un rendez-vous à huis clos avec comme leitmotiv la sécurité en Méditerranée. Alors que celle-ci affronte l’une des plus importantes crises migratoires de son histoire contemporaine, les ministres se réunissent une nouvelle fois à Séville (sud de l’Espagne) lundi 3 juillet. Objectif: renforcer les liens et la coopération entre ces nations tout en proposant des solutions.

À quelques jours de cette nouvelle édition du G4, le ministre de l’Intérieur ibérique Juan Ignacio Zoido est actuellement au Maroc pour une « visite de travail » aux allures de rencontre préliminaire. L’occasion pour son homologue marocain de saluer les « excellentes relations entre les deux pays« , tout en abordant les thèmes chers au G4. Il s’agit notamment de « la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et le trafic de drogue, ainsi que la coopération dans les domaines migratoire et sécuritaire« .

Quid de l’immigration?

Suite à la première réunion, les ministres de l’Intérieur du G4 avaient annoncé dès 2013 dans une déclaration commune leur intérêt commun dans la « lutte contre le trafic de stupéfiants, le terrorisme et la migration illégale« .

Question immigration, ils avaient également décidé « la réactivation de la Conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement« . Les ministres s’étaient également engagés à « développer des modes de fonctionnement homogènes« , ainsi qu’à « améliorer et fluidifier les échanges d’informations« .

Malgré ces ambitions, le groupe n’avait pas pu empêcher le naufrage d’un demi-millier de migrants dans un chalutier en mauvais état le 3 octobre 2013. Un drame inédit qui avait provoqué l’indignation à l’échelle internationale. Le G4 y avait répondu en proposant des « visites d’installations aéroportuaires ou portuaires dédiées au contrôle transfrontière » ainsi que la création d’un « réseau d’équipes conjointes d’analyse et de coopération policière aux points névralgiques des principales routes migratoires. »

Drogue et terrorisme 

La lutte contre le trafic de drogue est clairement une « priorité » pour le G4. Au-delà des réseaux transitant par le Royaume, le combat se concentre également sur les plateformes de Dakar et d’Accra où sont affectés « des officiers de liaison antidrogue« . Pour s’attaquer à toutes les facettes de ce fléau, le G4 annonçait dès 2014 la création d’une « plateforme d’identification et de saisie des avoirs criminels au Maroc« . Pourtant, le phénomène perdure. Selon le département d’État américain, le trafic de drogue représente près de 23% du PIB du Maroc en 2016.

Au centre de l’actualité des quatre pays, la lutte contre le terrorisme représente enfin le troisième pilier du G4. Ici encore « l’échange d’informations techniques et le partage d’expériences » est une ambition ressassée au fil des rencontres. Parmi les sujets développés lors des dernières réunions du G4, figure la question des combattants étrangers en Syrie qui a donné lieu à de vastes coopérations entre les services de renseignement. L’objectif est de « détecter et prévenir les départs et suivre les déplacements, aussi bien à l’aller qu’au retour ». Lors du dernier sommet du G4, les gouvernements européens avaient salué l’approche antiterroriste du Maroc en relevant les nombreux « efforts » fournis dans cette lutte.

Face aux récents attentats survenus en Europe, les thèmes chers au G4 demeurent plus que jamais d’actualité. Alors que plus de 2.000 migrants sont morts en Méditerranée depuis le début de l’année, les ministres de l’Intérieur ne manqueront pas de travail pour endiguer ce terrible phénomène. Pour rappel, 5.000 personnes ont été secourues en Méditerranée pour la seule journée de lundi 26 juin.

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