Onusida : « augmentation rapide » des cas de VIH au Maghreb

L’Onusida alerte sur l’augmentation des cas de VIH au Maghreb et au Moyen-Orient. Des régions où l’accès aux soins est faible et la stigmatisation encore prégnante.

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Crédit: AFP

La forte hausse des nouvelles infections par le VIH et l’accès limité aux soins restent les défis majeurs pour lutter contre le sida au Moyen-Orient malgré certains progrès, a déclaré vendredi 20 juin à l’AFP le directeur exécutif d’Onusida, Michel Sidibé.

Même si l’épidémie reste dans la région très « concentrée » sur les populations à risques -homosexuels, travailleuses du sexe, migrants, toxicomanes-, les nouvelles contaminations augmentent dans le monde arabe alors qu’elles sont en baisse de 35% au niveau mondial.

« On a des régions qui nous inquiètent, le Moyen-Orient et les pays du Maghreb (MENA), où on a constaté une augmentation assez rapide des nouvelles infections. On a des difficultés à contenir la maladie dans ces régions-là », a expliqué Michel Sidibé.

Avec 225  000 personnes infectées et 22 000 cas supplémentaires en 2013, « l’épidémie n’est pas énorme mais ce qui est inquiétant plutôt c’est la tendance de l’épidémie (…). En quelques années, on est passé d’à peine 10 000 infectés à 225 000 », a-t-il souligné en marge d’une conférence des décideurs régionaux sur la lutte contre le VIH/sida.

11%  seulement des enfants soignés

Parallèlement, l’accès aux soins est extrêmement faible. Ainsi, quand des pays africains ravagés par l’épidémie ont des taux de couverture médicale atteignant 80%, « au Moyen-Orient on n’a que 18% de couverture » et seulement « 11% des enfants qui ont le sida ont accès au traitement », a expliqué M. Sidibé.

Les principaux obstacles dans la région sont « un très fort taux de « stigma » et de discrimination » vis-à-vis des populations à risque et « toutes les politiques et loi qui sont pénalisantes » pour ces mêmes personnes, a-t-il estimé.

M. Sidibé a cependant relevé des développements positifs, comme l’adoption par la Ligue arabe d’une première stratégie de lutte contre la maladie et d’une convention destinée à « protéger les populations vivant avec le VIH ». Mais ces textes doivent encore être ratifiés par les différents pays membres.

Le responsable d’Onusida a aussi salué le changement de politique du Maroc vis-à-vis de la toxicomanie, permettant une baisse des infections dans la population concernée.

 « Je ne pense pas que le reste du monde soit plus tolérant que le monde arabe, je suis persuadé que c’est un problème d’approche, qu’on y arrivera », a insisté M. Sidibé.

(AFP)

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