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Casablanca, un chantier permanent

La capitale économique du royaume est la ville de tous les possibles. Du meilleur comme du pire. Et si la multiplication des chantiers d’importance à travers Casablanca aggrave les problèmes de circulation, ils pourraient aussi changer la vie de ses habitants.

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Il est neuf heures du matin à Casablanca. L’heure de siroter un café avant une balade dans les rues sereines, hors du temps, du quartier des Habous. A midi, on se dépêche d’aller au Marché central pour s’assurer une table dans un restaurant de poissons, avant de visiter la mosquée Hassan II, mastodonte de marbre et de granit qui semble s’avancer dans la mer. En fin de journée, on longe la côte pour s’enfoncer dans la nightlife électrique de la métropole.

On peut mesurer à quel point la Gotham City marocaine charrie les contrastes et les paradoxes. Les berlines de luxes côtoient les triporteurs, toutes les classes sociales se confondent dans une sorte de melting pot très spécifique à la ville blanche.

Léviathan économique, Casablanca contribue à elle seule à près du tiers du produit intérieur brut (PIB) du Maroc. Ses activités commerciales et industrielles, dopées par son port, son aéroport et son maillage logistique en font un centre économique, l’un des mieux classés sur le continent africain.

Save casablanca

“Casablanca est la ville des disparités sociales les plus criantes, où se côtoient les catégories riches et les classes pauvres. C’est la ville des gratte-ciel et des bidonvilles. C’est le centre de la finance et des affaires, mais aussi de la misère, du chômage ”, diagnostiquait le roi Mohammed VI, le 13 octobre 2013, devant le parlement.

“Mais pourquoi cette ville, qui compte parmi les plus riches du Maroc, ne connaît-elle pas concrètement l’essor auquel aspirent les Casablancaises et les Casablancais, à l’instar de beaucoup d’autres villes ?”

Mohammed VI en 2013

Dans son discours, le souverain s’interrogeait : “Mais pourquoi cette ville, qui compte parmi les plus riches du Maroc, ne connaît-elle pas concrètement l’essor auquel aspirent les Casablancaises et les Casablancais, à l’instar de beaucoup d’autres villes ?”

Aujourd’hui, des chantiers majeurs promettent de relooker la ville de fond en comble, mais la vie y est toujours difficile. Certains représentants de la page Facebook “Save Casablanca”, qui compte 320.000 membres et qui s’est transformée en mouvement militant pour améliorer la métropole, ont été reçus par la maire de la ville, Nabila Rmili, quelques mois après l’élection de celle-ci à la tête du conseil communal.

Les activistes du Web ont “tiré beaucoup de positif de cette rencontre, notamment une volonté de la commune d’aller de l’avant, en collaboration avec la société civile locale, dont Save Casablanca fait partie”, nous informe une source ayant participé à la réunion. Une virée avec une patrouille de la police administrative de Casablanca (PAC) dans un quartier animé permet de constater au plus près certains des maux dont souffre la ville.

La PAC, qui a été restructurée en 2019, comprend 150 agents chargés de faire respecter au quotidien les règles du domaine public. Ils luttent contre l’encombrement des trottoirs ou des chaussées, effectuent des visites dans les établissements de restauration pour vérifier leur salubrité et la qualité des produits en vente, tout en gardant un œil sur la légalité des chantiers de construction.

Certes beaucoup reste à faire pour améliorer le bien-vivre des Casablancais, mais, dans les coulisses, les responsables s’activent pour améliorer le quotidien des citadins. La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a récemment inauguré son Poste central de commandement, capable de gérer “jusqu’à 60 appels [au numéro de secours 19] arrivant au même moment dans le but d’assurer une communication fluide et des réponses immédiates au citoyen”, confie un responsable de la préfecture de police.

Dans ce poste central sont surveillées les images transmises par les 210 caméras que la DGSN compte à Casablanca. Des caméras qui permettent également d’identifier les zones dans lesquelles des embouteillages se forment, et ainsi de fluidifier la circulation dans la ville, réelle gageure pour les habitants.

La commune s’active aussi pour protéger le patrimoine architectural de la ville, un témoignage de l’histoire cosmopolite de Casablanca, mais aussi de sa place de métropole moderne et avant-gardiste entre les années 1920 et les 1970. A travers la société de développement local Casa Patrimoine, le conseil de la ville a engagé des investissements importants pour réhabiliter certains fleurons de Casablanca, dont les Anciens abattoirs, la Cathédrale du Sacré-Cœur ou encore les passages piétons Sumica et Tazi.

Le Complexe sportif Mohammed VI, temple du football national situé au cœur de la ville, est également un élément incontournable du patrimoine casablancais, bien qu’il provoque la gêne des riverains les jours de derby. Pour les responsables joints par TelQuel, le salut passera par l’édification d’un nouveau stade d’une capacité d’accueil de 100.000 spectateurs. Aujourd’hui, “le conseil de la ville attend les conclusions du comité de suivi du contrat de la gestion déléguée du Complexe Mohammed V, pour trouver des solutions aux problèmes actuels”, nous dit-on.

En attendant la fin des chantiers et la réalisation des promesses, les Casablancais continuent d’espérer un changement notable.

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