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Fathi Hassan (DGSN) : “Nous planchons sur le recours aux drones et à l’Intelligence artificielle”

La DGSN se modernise à vitesse grand V. En ligne de mire, l’amélioration de la gestion de la circulation, un des points noirs de Casablanca. Et ce, en utilisant notamment les nouvelles technologies. Le point avec Fathi Hassan, officier principal de la paix, commandant du groupement préfectoral de la circulation routière.

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Pour la Direction générale de la sûreté nationale, quels sont les enjeux de la gestion de la circulation à Casablanca ?

Fathi Hassan, officier principal de paix, commandant du groupement préfectoral de la circulation routièreCrédit: DR

Casablanca est une très grande ville avec beaucoup de zones à couvrir. La ville, si l’on inclut l’aéroport Mohammed V, compte 13 postes de commandement. Onze de ces 13 zones sont directement concernées par des problématiques de circulation.

Et il ne s’agit pas de s’occuper de ces zones au cas par cas car chacune de ces zones est liée entre elles. Un problème de circulation à Aïn Chock peut affecter Ben M’Sik qui à son tour peut affecter la zone de Ouled Ziane et ainsi de suite… La gestion de la circulation à Casablanca nécessite un travail de tous les instants, et ce en coordination permanente avec les responsables dans les communes.

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Les rencontres de foot organisées dans le Stade Mohammed V créent de nombreux problèmes et incidents. Comment la DGSN se mobilise-t-elle les jours de match?

Dans un premier temps, il s’agit de sécuriser les alentours du stade. C’est pour cela que les routes y menant sont fermées – sachant que les riverains du stade sont autorisés à rentrer dans la zone. Pour les matchs de championnat, la mobilisation varie selon les risques associés à la rencontre.

Mais dans tous les cas, nous sommes mobilisés au point d’entrée de la ville pour accompagner les visiteurs. Des zones spécifiques sont mises en place pour accueillir leurs véhicules et ainsi éviter les troubles.  Cette mobilisation est renforcée lorsqu’il s’agit de rencontres à caractère international.

Enfin, si les grands axes autour du stade ne sont pas accessibles, il existe toutefois de nombreuses «échappatoires» pour éviter les embouteillages. Ce que nous faisons, nous le faisons pour assurer la sécurité des citoyens et de l’ensemble des acteurs impliqués.

La DGSN a récemment inauguré son Poste central de commandement à Casablanca où les nouvelles technologies sont mises au service de la police…

C’est une véritable avancée. Le fait que Sa Majesté le roi Mohammed VI ait réalisé la pose de la première pierre du chantier de ce poste témoigne de son importance. Il a été mis en place dans le but d’assurer la gestion des appels effectués au 19 (numéro d’urgence).

La cellule en charge de cette tâche est capable de gérer jusqu’à 60 appels simultanés dans le but d’assurer une communication fluide et des réponses immédiates au citoyen. Le poste nous permet également de surveiller les images capturées par les 210 caméras que la DGSN compte à Casablanca.

Justement, quelle est l’utilité de ces caméras?

Les caméras nous permettent, par exemple, d’identifier les zones dans lesquelles des embouteillages peuvent se former. Ces caméras, par leur emplacement, nous offrent des angles de vue hors d’atteinte pour l’œil humain. C’est une véritable valeur ajoutée qui facilite la gestion de la circulation. Grâce à ces caméras, nous pouvons par exemple mobiliser des unités mobiles pour fluidifier le trafic dans les zones encombrées.

Serait-il possible à l’avenir pour la DGSN de s’appuyer sur d’autres outils technologiques?

Nous planchons actuellement sur des projets dans lesquels nous pourrons avoir recours à des drones mais aussi à l’Intelligence artificielle en vue de fluidifier la circulation. Mais il s’agit de projets à long terme que nous ne pouvons pas discuter actuellement.

Alors que les chantiers structurants s’enchaînent à Casablanca, comment la préfecture de police s’adapte à cette nouvelle donne?

Sur chacun des chantiers menés à Casablanca, nous essayons de créer une véritable coordination. Il y  a un contact constant avec les autorités locales mais aussi avec les promoteurs privés.

La DGSN est dans un rôle de conseil et de support sur une grande partie des chantiers structurants de la ville. Nous pouvons par exemple fournir des conseils sur le nombre de voies ou sur les aménagements spécifiques à mettre en place pour améliorer la circulation. Nous sommes en contact avec l’ensemble des acteurs concernés par ces chantiers.

Un projet à venir prévoit ainsi de transformer la route d’Azemmour en triple-voie et d’y installer une série de trémies afin de fluidifier la circulation sachant que la route entre Casablanca et Dar Bouazza est très fréquentée.

Pouvez-vous nous donner une idée des effectifs déployés ainsi que des zones où ils sont particulièrement mobilisés ?

C’est une question à laquelle il est difficile de répondre car la DGSN s’adapte aux besoins. S’il existe un besoin particulier au niveau de Casablanca, il est par exemple possible de faire appel à des effectifs supplémentaires. Enfin, nos unités mobiles interviennent dans plusieurs zones à travers la ville.

Les points chauds de Casablanca sont connus de tous : de grands axes comme le boulevard d’Anfa, l’avenue Mohamed Zerktouni, mais aussi des points de croisement importants comme le boulevard Ouled Ziane, l’avenue du 2 Mars ou encore à Aïn Sebaâ où la circulation est parfois très intense.

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