Franchement Karim tu n’as pas compris le vote du 9 juin. Ce n’est pas le pouvoir d’achat, ce n’est pas la retraite à 60 ans, ce n’est pas la privatisation de Radio France, la seule et unique raison fondamentale du vote RN, c’est que le peuple français historique en a plein le cul de tous ces bicots, le reste c’est du bla-bla”, peut-on lire au recto de la page.
Cette lettre a été envoyée à seulement cinq jours du premier tour des élections législatives en France. Un scrutin ordonné par le président Emmanuel Macron à la suite des élections européennes du 9 juin dernier, où le parti d’extrême droite Rassemblement national a obtenu 31 % des suffrages, auquel la lettre fait référence.
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Né et ayant grandi en France, Rissouli découvre cette lettre en rentrant chez lui après avoir déposé ses filles à “l’école ou à la crèche”, comme il le confie en interview auprès de Brut. Ouvertement raciste, la lettre laisse un goût amer à l’animateur, et rouvre “ces cicatrices qui, en fait, ne sont jamais vraiment refermées”.
Au verso, son auteur anonyme poursuit : “Tu peux faire des pieds et des mains avec tes invités islamo-gauchiasses, tu n’y changeras rien. Le souchien ne t’acceptera jamais, ni toi, ni tes frérots, et même malgré le nombre vous ne posséderez jamais la France”. Les “souchiens” désignant les “Français de souche”.
“Racisme décomplexé”
Le présentateur a déjà reçu des menaces et insultes, par les réseaux sociaux ou à son lieu de travail, dont il riait avec ses collègues pour relâcher la pression. Cependant, “quand ça arrive chez soi, […] il y a une forme de violation de son intimité”, raison pour laquelle il a souhaité s’exprimer publiquement sur le sujet.
“Je pense aussi à tous ces gens qui sont racisés, des noirs, des arabes, des juifs, des musulmans, des homosexuels, des trans, bref tous ceux qui vivent des discriminations au quotidien et qui ont peur aujourd’hui que la parole raciste se libère”, ajoute l’animateur qui estime que ce courrier va au-delà de son “cas personnel”.
De nombreuses personnalités ont apporté leur soutien à Karim Rissouli. Les journalistes Nesrine Slaoui et Salomé Saqué, l’ancien ministre d’Emmanuel Macron Clément Beaune ou encore la députée européenne LFI Manon Aubry ont dénoncé le “racisme décomplexé” contenu dans ce message.
