ONU : l’ordre d’évacuation de Rafah est “inhumain”

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a jugé lundi “inhumain” l’ordre d’évacuation donné par Israël aux habitants de l’est de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

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Rafah, ville située à la frontière, fermée, avec l’Égypte, où s’entassent près d'un million et demi de Palestiniens, dont la grande majorité sont des personnes déplacées par les affrontements des derniers mois. Crédit: UNRWA

Les habitants de Gaza continuent d’être frappés par les bombes, les maladies et même la famine. Et aujourd’hui, on leur a dit qu’ils devaient à nouveau se déplacer” quand “les opérations militaires israéliennes à Rafah s’intensifient”, a déclaré Volker Türk dans un communiqué. “C’est inhumain. C’est contraire aux principes fondamentaux du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’Homme”, a-t-il ajouté.

Israël a lancé lundi une opération visant à faire évacuer des dizaines de milliers de familles palestiniennes de l’est de Rafah, une ville contre laquelle l’armée prépare une offensive d’ampleur dans sa guerre contre le Hamas.

Le Haut-Commissaire juge “inconcevable de déplacer de force des centaines de milliers de personnes de Rafah vers des zones qui ont déjà été rasées et où il n’y a que peu d’abris et pratiquement aucun accès à l’aide humanitaire nécessaire à leur survie. Cela ne fera que les exposer à plus de danger et de misère”, a-t-il averti.

Selon le Haut-Commissaire, après plus de six mois de frappes incessantes des forces israéliennes sur la bande de Gaza, “il n’y a pas d’endroit en dehors de Rafah disposant des infrastructures et des ressources nécessaires pour accueillir le déplacement massif de plus d’un million de personnes”.

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Il a également souligné que le droit international humanitaire interdit d’ordonner le déplacement de civils pour des raisons liées au conflit, “à moins que la sécurité des civils concernés ou des raisons militaires impératives ne l’exigent, et même dans ce cas, sous réserve d’exigences juridiques strictes. Le non-respect de ces obligations peut constituer un déplacement forcé, ce qui est un crime de guerre”, a fait valoir Volker Türk.

Israël a promis de détruire le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza depuis 2007, auteur le 7 octobre sur son sol d’une attaque sans précédent, qui a déclenché la guerre.

En dépit des condamnations internationales, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis de lancer cette offensive, indispensable selon lui pour détruire les derniers bataillons du mouvement islamiste dans le territoire palestinien.

Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, est transformée en un gigantesque camp de réfugiés abritant, selon l’ONU, 1,2 million de Palestiniens, soit la moitié de la population du territoire, pour la plupart des déplacés.

Il faut avant tout un cessez-le-feu. L’aide humanitaire doit pouvoir circuler librement et à grande échelle. Les otages et les personnes détenues arbitrairement doivent être libérés immédiatement”, a-t-il demandé.

(avec AFP)