Stress hydrique : “Les besoins en eau potable priment sur l’agriculture irriguée”, se défend Sadiki

L’agriculture irriguée est priorisée seulement après la satisfaction des besoins en eau potable, et reste de ce fait la plus impactée par les changements climatiques, a indiqué le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohammed Sadiki.

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Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Dans un entretien accordé au quotidien Le Matin, Mohammed Sadiki a estimé que “même si la campagne agricole a été prometteuse dans ses débuts, avec des pluies précoces ayant donné de l’espoir aux agriculteurs, la situation pluviométrique et hydrique actuelle s’avère difficile”.

Selon lui, le ministère a restreint l’expansion des cultures gourmandes en eau comme les agrumes, l’avocat et les pastèques, privilégiant des plantations plus résilientes à la sécheresse telles que le pistachier, le caroubier, l’amandier, l’arganier, le cactus, l’olivier, le palmier dattier et l’arganier.

Ces mesures, a-t-il dit, “s’inscrivent dans un contexte de baisse significative des précipitations et des réserves en eau des barrages, exacerbant les déficits en eau dans les régions irriguées”, mettant en avant les efforts déployés par son département pour moderniser les réseaux d’irrigation et améliorer leur efficacité, tout en soulignant que ces mesures ne sont plus suffisantes face aux restrictions hydriques prolongées. “Le ministère a également lancé un programme de suivi rapproché pour rationaliser l’utilisation de l’eau dans les zones irriguées, avec une attention particulière pour l’arboriculture et les cultures pérennes”, a-t-il ajouté.

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Pour atténuer les impacts de la sécheresse, “le ministère a pris des mesures proactives telles que la gestion de l’offre en eau, l’adaptation des programmes de culture, la mobilisation de ressources hydriques supplémentaires (comme les forages et les puits), et la modernisation des réseaux d’irrigation”, revendique le ministre de tutelle.

Dans ce contexte, ce dernier a réitéré l’engagement du ministère pour l’adaptation aux changements climatiques, notamment par la construction de nouveaux barrages, le recours à l’eau non conventionnelle (comme le dessalement de l’eau de mer), la maîtrise de l’eau d’irrigation et la promotion de la recherche sur des variétés résistantes à la sécheresse.

Mohamed Sadiki a également rappelé qu’un programme doté d’un budget 10 milliards de dirhams a été lancé, pour atténuer les effets du déficit pluviométrique et soutenir les agriculteurs et éleveurs affectés, visant à protéger le patrimoine végétal et animal et à assurer un approvisionnement régulier des marchés en produits agricoles à des prix abordables.

Concernant le programme “Génération Green”, le ministre a assuré que le département de l’Agriculture a déjà atteint près de 85.000 hectares de cultures réalisées par semis direct, s’inscrivant dans l’objectif de promouvoir l’agriculture biologique sur 100.000 hectares d’ici 2030, ainsi que la promotion de l’utilisation de la technique du semis direct pour atteindre un million d’hectares en 2030. Par ailleurs, le gouvernement a lancé d’autres programmes structurants, notamment les projets d’interconnexion entre bassins hydrauliques et la programmation de nouveaux barrages, a fait savoir le ministre.

(avec MAP)