Face à Ajay Banga, Mo Ibrahim pointe du doigt les défaillances de gouvernance de la Banque mondiale

L’entrepreneur, philanthrope et président de la fondation portant son nom, Mo Ibrahim, n’a pas manqué de critiquer la gouvernance de la Banque mondiale (BM) face à son président Ajay Banga, dans une discussion tenue à l’occasion des Assemblées annuelles de l’institution financière à Marrakech.

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L'entrepreneur milliardaire africain Mo Ibrahim, face au président de la Banque mondiale, Ajay Banga. Crédit: DR

Si votre banque était cotée sur n’importe quelle Bourse, elle aurait été directement retirée de la cotation, car la gouvernance laisse à désirer”, a affirmé Mo Ibrahim, sans scrupules face au président de la Banque mondiale et à l’audience de ce panel dédié à une discussion “sincère”.

“J’ai été à la tête d’une entreprise et l’organisation de ce genre de Conseil était un cauchemar. Ces gens-là organisent deux réunions du Conseil des gouverneurs par semaine. Quand aurez-vous le temps de faire votre travail ?”, a lancé le milliardaire anglo-soudanais à son interlocuteur, avant d’enchaîner : “Le cout annuel de ces Conseils s’élève à plus 100 millions de dollars, qui pourraient servir à éduquer un million d’enfants en Afrique chaque année. Ça, c’est du développement.”

Sous les applaudissements de l’audience et face à un président silencieux, Mo Ibrahim a alors relevé que le comble, selon lui, résidait dans le fait que “ces mêmes personnes de la Banque mondiale viennent en Afrique nous donner des leçons de gouvernance”, poursuivant par une requête, on ne peut plus claire, à Ajay Banga : “Excusez-moi. La bonne gouvernance commence chez soi. Merci de transmettre ce message à votre Conseil d’administration.” Des constats restés sans contestation de la part du président de la BM.

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