Crise au Niger : l’Algérie entame une médiation dans trois pays de la CEDEAO

L’Algérie, fermement opposée à toute intervention militaire au Niger, a envoyé ce mercredi 23 août son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, en tournée au Nigeria, au Bénin et au Ghana, afin d’aider à trouver une issue à la crise.

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Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères algérien depuis le 18 mars 2023. Crédit: DR

Le ministre Ahmed Attaf, “mandaté par le président Abdelmadjid Tebboune, entame aujourd’hui (mercredi) des visites de travail au Nigeria, au Bénin, et au Ghana”, a annoncé le ministère sur son compte X (ex-Twitter).

Il va mener des “consultations sur la crise au Niger et sur les moyens d’y faire face” avec ses homologues de ces pays “qui appartiennent à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)”, a précisé le ministère.

La diplomatie algérienne a un long passé de médiations ou tentatives dans le règlement de nombreux conflits internationaux.

Le président Tebboune a indiqué le 6 août qu’il refusait “catégoriquement toute intervention militaire” extérieure au Niger qui représente, selon lui, “une menace directe pour l’Algérie”. Il “n’y aura aucune solution sans nous. Nous sommes les premiers concernés”, avait-il ajouté, lors d’un entretien retransmis par la télévision nationale.

“Dans quelles situations se trouvent aujourd’hui les pays qui ont connu une intervention militaire ?”, s’était interrogé le chef d’État algérien, avant d’ajouter : “Regardez où en est la Libye, la Syrie.” 

L’Algérie est limitrophe de deux pays en proie à des crises profondes : le Mali et la Libye, et elle refuse l’ouverture d’un troisième front à ses frontières.

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Après le renversement le 27 juillet par des militaires du président nigérien Mohamed Bazoum, élu en 2021, la CEDEAO a annoncé le 10 août son intention de déployer une force ouest-africaine “pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger”.

“Deux pays (Mali et Burkina Faso, ndlr) sont prêts à entrer dans la bataille (aux côtés du Niger, ndlr)”, avait souligné Tebboune, tout en estimant qu’en cas d’opération militaire, “tout le Sahel s’embrasera”.

Au Mali et au Burkina Faso, confrontés à la violence jihadiste comme le Niger, les militaires putschistes ont prévenu qu’ils seraient solidaires de leur voisin. Le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, a assuré samedi qu’une intervention militaire “ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient”.