Israël : manifestations contre la réforme judiciaire après un vote crucial

Des manifestations ont lieu mardi en Israël à l'initiative des opposants à la réforme judiciaire ayant appelé à une journée de mobilisation après le vote crucial au Parlement d'une mesure controversée du texte de loi voulu par le gouvernement de Benjamin Netanyahu.

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Les organiseurs de ce mouvement de protestation, qui réunit chaque semaine des dizaines de milliers de personnes depuis des mois, ont annoncé le blocage d’endroits stratégiques du nord au sud du pays.

À Tel-Aviv, “une manifestation illégale à l’aéroport” international Ben Gourion, où des protestataires ont tenté de bloquer l’accès, a été dispersée, a annoncé la police. Celle-ci a toutefois précisé dans un communiqué séparé que la “liberté de manifester” serait garantie dans le respect de “l’ordre et la loi”.

La police a aussi annoncé avoir interpellé 42 manifestants dans tout le pays pour “troubles à l’ordre public”.

“Je suis venu ici parce que le gouvernement détruit totalement la démocratie en Israël”, a déclaré Eitan Galon, un médecin parmi les manifestants sur une autoroute à la sortie de Jérusalem. “Nous continuerons de lutter jusqu’au bout”, a-t-il ajouté, alors que la police utilisait des canons à eau pour disperser les protestataires.

Cette journée de mobilisation intervient après le vote en première lecture par la Knesset, le Parlement israélien, d’une mesure visant à annuler la possibilité pour le pouvoir judiciaire de se prononcer sur “le caractère raisonnable” des décisions du gouvernement.

La mesure a été adoptée dans la nuit de lundi à mardi en première lecture par 64 voix pour, correspondant aux députés de la coalition gouvernementale, lors d’une séance agitée. Les 56 députés de l’opposition ont tous voté contre.

Annoncée peu après l’investiture du gouvernement formé en début d’année par Netanyahu, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, la réforme judiciaire vise notamment à diminuer les prérogatives de la Cour suprême, que l’exécutif juge politisée. Ses détracteurs estiment que la réforme risque d’ouvrir la voie à une dérive antilibérale ou autoritaire.

Dans une vidéo mise en ligne sur Facebook pendant les débats dans la nuit, Netanyahu s’est voulu rassurant en affirmant que le projet de loi n’était “pas la fin de la démocratie » mais qu’il allait “renforcer la démocratie”.

“Les droits des tribunaux et des citoyens israéliens ne seront en aucun cas lésés (…). La Cour continuera à contrôler la légalité des décisions et des nominations du gouvernement”, a-t-il dit.

La commission parlementaire des lois doit reprendre mardi après-midi les débats autour de la mesure votée en première lecture, afin de la présenter au vote définitif du Parlement à une date non précisée, selon un communiqué.

De son côté, le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a reproché au gouvernement de ne pas tenir ses promesses : “Vous aviez promis d’aider les faibles et de protéger la sécurité d’Israël (…), vous ne faites rien d’autre que cette folie”, a-t-il dit.

Fin mars, Netanyahu avait décrété une pause dans le processus législatif pour permettre des discussions avec les partis d’opposition. Mais fin juin, les deux principaux chefs de l’opposition, Yaïr Lapid et Benny Gantz, ont suspendu leur participation aux pourparlers.

Le président israélien, Isaac Herzog, a appelé les parties à revenir à la table des négociations qui se déroulent sous son égide depuis le mois de mars.

Pour sa part, le président américain, Joe Biden, a émis l’espoir que Netanyahu “continuera d’évoluer vers la modération et le changement”, dans une interview sur CNN diffusée dimanche.

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