Immigration : l'Allemagne se dote d'un système à points inspiré du modèle canadien

Les députés allemands ont adopté vendredi une réforme de la loi sur l'immigration, mettant notamment en place un système à points inspiré du modèle canadien pour pallier la pénurie de main-d'oeuvre de la première économie européenne.

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En Europe, l’immigration apporte des solutions face aux problèmes démographiques et économiques. Crédit: Unsplash

Pour les étrangers non ressortissants d’un pays de l’UE, il devrait désormais être plus facile de s’insérer sur le marché du travail allemand et éventuellement de faire venir leur famille.

Parmi les critères permettant de récolter des points – sésames de l’accès à l’Allemagne  -, la connaissance de la langue, l’expérience professionnelle, l’âge et la relation à ce pays.

« La pénurie de main-d’œuvre est l’un des problèmes les plus pressants (…) L’arrivée de travailleurs qualifiés est importante (pour notre économie, ndlr). Les entreprises les attendent ardemment« , a expliqué le vice-chancelier et ministre allemand de l’Economie, l’écologiste Robert Habeck, dans un communiqué.

Avec cette nouvelle législation, l’Allemagne « réduit les obstacles pour les travailleurs immigrés« , a-t-il estimé juste après l’adoption de cette réforme par les députés des trois partis membres de la coalition gouvernementale, sociaux-démocrates, verts et libéraux.

« Ce sera désormais beaucoup plus facile pour les entreprises à l’avenir d’embaucher des travailleurs qualifiés étrangers, notamment ceux qui démarrent leur métier, des spécialistes des technologies de l’information ou de la transition énergétique« , s’est félicité M. Habeck.

Confrontée depuis de très nombreuses années au vieillissement de sa population, l’Allemagne connait un problème de recrutement dans un certain nombre de secteurs, tels que la santé et les soins aux personnes âgées, la restauration et l’hôtellerie ou encore les technologies de l’information et l’environnement.

Fin 2022, quelque deux millions d’emplois n’ont pas trouvé preneurs.

Le patronat et l’Agence pour l’emploi ont pointé du doigt les obstacles bureaucratiques, grands freins aux embauches qui doivent toujours être surmontés, selon eux.

Ainsi, la directrice de l’Agence pour l’emploi, Vanessa Ahuja, s’est félicitée de cette réforme mais a plaidé pour « des procédures rapides » et « un échange numérique entre les administrations chargées de délivrer des visas et l’Agence pour l’emploi« .

Les partis d’opposition, les conservateurs (CDU et CSU) et l’extrême-droite (AfD) ont voté contre la réforme, critiquant notamment la possibilité pour un travailleur qualifié de faire venir en Allemagne ses parents et ses beaux-parents.

La gauche radicale, Die Linke, s’est quant à elle abstenue.

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