Sénégal : les forces de sécurité mettent fin à la “caravane de la liberté” de l’opposant Ousmane Sonko

Les forces de l’ordre sénégalaises ont interrompu la “caravane de la liberté” de l’opposant Ousmane Sonko, poursuivi dans une affaire de “viols présumés”, et l’ont conduit à son domicile à Dakar, a confirmé dimanche soir le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome.

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Dakar, le 8 mars 2021. Des manifestants brandissent le drapeau sénégalais en soutien au leader de l'opposition Ousmane Sonko. Crédit: John Wessels / AFP

On a pu encadrer le leader de Pastef jusqu’à son domicile, où il a été déposé”, à Dakar, a déclaré Antoine Diome dans un entretien avec la chaîne de télévision publique RTS1.

Ousmane Sonko, après un séjour de plusieurs jours à Ziguinchor (sud), entendait dérouler une “caravane de la liberté”, une série de rassemblements, sur le chemin le conduisant à Dakar.

Lorsque le véhicule à bord duquel il se trouvait a été contrôlé, il était en compagnie d’autres personnes. On a découvert des armes, des lance-pierres (…) qui peuvent être utilisés dans le cadre de manifestations contre les forces de sécurité”, a déclaré le ministre de l’Intérieur.

Le ministre a précisé que Ousmane Sonko “n’a pas été arrêté, mais il a été encadré et conduit chez lui”, à la Cité Keur Gorgui à la capitale Dakar.

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Antoine Diome a en outre confirmé la mort d’une personne lors d’un rassemblement tenu à Kolda (sud) par Ousmane Sonko et ses partisans. “Vous avez tous entendu le leader de Pastef déclarer depuis Ziguinchor qu’il allait faire une caravane au cours de laquelle des rassemblements seraient organisés. Lors de la première étape, il y a eu mort d’homme (…) à Kolda”, a-t-il révélé.

Le ministre se demande si “l’État va (…) rester les bras croisés pour constater des morts ou des blessés, des pillages ou des dégradations de biens appartenant à l’État ou à des privés”. “La réponse ne peut être que négative”, a-t-il dit.

Pour le déroulement de la “caravane de la liberté” du leader de l’opposition, “il fallait d’abord une déclaration” auprès des autorités administratives, a tenu à préciser Antoine Diome. “Que ce soit le leader de Pastef ou tout autre leader, s’il y a violation de la loi, l’État a le devoir d’y mettre fin. C’est dans ces conditions que cette décision a été prise”, a-t-il ajouté.

En mars 2021, l’interpellation de Sonko lors de son déplacement en cortège jusqu’au tribunal où il était convoqué, alors que l’affaire de viols présumés venait d’éclater, a contribué à déclencher plusieurs jours d’émeutes au Sénégal qui ont fait au moins une douzaine de morts.Crédit: John Wessels / AFP

Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle, mais menacé d’inéligibilité par des affaires judiciaires qu’il dénonce comme un “complot de l’État”, a entrepris vendredi dans le sud du pays une caravane de retour vers la capitale Dakar, où se tiendra jeudi 1er juin son procès pour “viols présumés” et menace de mort” sur une femme.

Son parti Pastef avait publié dimanche un communiqué dans lequel il annonçait que “le président Ousmane Sonko est introuvable et injoignable depuis plusieurs heures”, soulignant que le parti se réserve “de réagir face à toute atteinte à son intégrité physique, son emprisonnement ou son assignation à résidence”.