L’ex-Premier ministre espagnol Aznar déplore une “humiliation” de l’Espagne par le Maroc

L’ancien Premier ministre espagnol, José María Aznar, a regretté jeudi dernier “l’humiliation” de l’Espagne par le Maroc et le fait que le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, “se permette d’être snobé” à l’occasion de la Réunion de haut niveau entre Rabat et Madrid, rapporte l’agence de presse espagnole EFE.

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José Maria Aznar, ancien Premier ministre espagnol. Crédit: AFP

José Maria Aznar a filé la métaphore. En matière de politique internationale, “quand on vous fait un costume, quand on prend votre mesure, on la prend pour toujours”, a averti Aznar, dans une sorte de mise en garde lancée à Pedro Sánchez qui s’est rendu au Maroc les 1er et 2 février pour coprésider, avec le chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouch, les travaux de la première réunion de haut niveau depuis 2015 entre Rabat et Madrid.

“Nous avons perdu les relations avec l’Algérie et nous sommes humiliés par le Maroc : il est difficile d’avoir un plus grand succès”

José Maria Aznar

“Cela me dérange beaucoup quand le président du gouvernement est snobé, mais cela me dérange encore plus quand le président du gouvernement espagnol se laisse snober. Lorsque l’on ne se laisse pas abattre, il y a des choses qui n’arrivent pas”, a souligné Aznar lors d’un forum organisé à Séville.

Il a critiqué le fait que Sánchez ait décidé de changer la politique que l’Espagne avait maintenue avec le Maroc et le Sahara pendant des décennies, mais il l’a fait sans parler ou essayer de trouver un accord avec l’opposition : il n’y a même pas eu, selon lui, “une seule minute ou une apparition parlementaire” au Congrès.

“Nous avons perdu les relations avec l’Algérie et nous sommes humiliés par le Maroc : il est difficile d’avoir un plus grand succès”, a-t-il ironisé.

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Aznar a également déclaré que le roi du Maroc, qui a “des années d’expérience” et “un grand talent”, défendait les intérêts de son pays, mais qu’il souhaitait que les intérêts de l’Espagne “soient mieux défendus”.

Selon lui, la politique étrangère de l’Espagne doit faire l’objet d’un consensus entre les forces politiques, surtout avec le chef de file de l’opposition, le Parti populaire (PP).

À ce propos, il a déploré que Sánchez ne soit pas parvenu à un accord avec le président du PP, Alberto Núñez Feijóo, qui a lui aussi exprimé son insatisfaction quant au déplacement du Premier ministre espagnol, s’interrogeant sur le fait que le président socialiste s’était rendu au Maroc “pour se faire photographier”, n’ayant pas été reçu par le roi.

Le 1er février, Mohammed VI a invité Pedro Sánchez à effectuer très prochainement une visite officielle au Maroc, lors d’un entretien téléphonique, a fait savoir le cabinet royal dans un communiqué rendu public le même jour.

(avec EFE)