Attentat déjoué du Thalys : le tireur Ayoub El Khazzani exprime sa “honte” et ses “regrets”

Le Marocain Ayoub El Khazzani, le tireur mandaté par l’organisation État islamique (EI) pour commettre un attentat contre un train Thalys Amsterdam-Paris en août 2015, a exprimé jeudi ses “regrets” et sa “honte” pour l’acte qu’il comptait accomplir, au dernier jour de son procès en appel.

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Des inspecteurs sur le quai de la gare d'Arras, où passait le Thalys attaqué par Ayoub El Khazzani. Crédit: Philippe Huguen / AFP

Est-ce que je regrette ? Comment voulez-vous que je ne regrette pas ?”, a dit l’accusé aux juges avant que la cour d’assises spéciale se retire pour délibérer.

“Comment voulez-vous que je ne regrette pas d’avoir tiré dans le dos (du passager) Mark Moogalian ? La balle lui est sortie dans le cou. J’ai eu beaucoup de chance qu’il ne meure pas”, a dit, en arabe, le Marocain de 33 ans, debout dans son box. “Comment voulez-vous que je ne regrette pas toutes les victimes du train que j’ai terrorisées”, a-t-il poursuivi. “Je vous jure que je regrette tout ce que j’ai commis. C’est un regret amer. J’ai honte de ce que j’ai fait”, a-t-il insisté.

“En tant que Marocain, j’ai aussi apporté de l’humiliation à mon pays”

Ayoub El Khazzani

Ayoub El Khazzani a également présenté ses excuses à la Belgique (où il s’était caché après son retour clandestin de Syrie), à la France et à l’Espagne (où il vivait avec sa famille). “Je les ai trahis”, a-t-il déploré. “En tant que Marocain, j’ai aussi apporté de l’humiliation à mon pays”, a-t-il poursuivi. “J’ai honte”, a-t-il répété avant de souligner qu’il accepterait la décision de la cour, quelle qu’elle soit.

En première instance, Ayoub El Khazzani avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans.

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Dans son réquisitoire mercredi, l’avocate générale avait réclamé une peine identique en arguant qu’il “ne faut pas redonner à El Khazzani l’occasion de recommencer ce qu’il n’a pas pu exécuter”.

“Si vous le condamnez à perpétuité, c’est parce que vous voudrez qu’il ne sorte jamais”, a plaidé de son côté le conseil de l’accusé, Me Martin Méchin, en rappelant que son client était à l’isolement depuis sept ans. Il a appelé la cour à “enrayer cette machine implacable” et d’“avoir le courage de dire : il y a un petit espoir” qu’El Khazzani puisse un jour sortir de prison “sans que personne n’ait peur”. “Cela prendra du temps”, a-t-il concédé.

La décision est attendue en fin de journée.