Enseignement supérieur : les docteurs de la fonction publique en grève les 12 et 13 octobre

La grève des docteurs de la fonction publique intervient en protestation contre leur exclusion du dernier épisode du dialogue social entre le ministre de l’Enseignement supérieur et les syndicats du secteur.

Par

Facebook de Safa Kadhem Sabr.

Dans un communiqué publié la semaine dernière, l’Union générale nationale des docteurs du Maroc (UGNDM) a appelé ses adhérents à une grève nationale dans tous les établissements gouvernementaux, les 12 et 13 octobre.

Selon le document du syndicat, cette protestation intervient suite à l’“exclusion” de cette catégorie de la session de septembre du dialogue social, lors de laquelle le ministre de tutelle Abdellatif Miraoui s’est réuni avec les syndicats du secteur de l’enseignement supérieur.

Les docteurs de la fonction publique réclament leur intégration “inconditionnée” dans le statut fondamental de l’enseignement supérieur, en tant que professeurs-chercheurs, insiste le communiqué.

De même, le syndicat dénonce “le mutisme” du gouvernement face à leurs revendications, tenant le ministre Miraoui pour responsable du “manque de communication” avec les instances des docteurs fonctionnaires.

Selon l’UGNDM, en “ignorant” le dossier de ces docteurs lors du dialogue social, le “gouvernement poursuit les politiques ratées de ses prédécesseurs”, et la gestion de l’Exécutif de ce dossier est “contraire” aux recommandations du Nouveau modèle de développement.

Première étape

Contacté par TelQuel, Driss Chraouti, président de la commission médiatique de l’UGNDM, indique que cette grève “n’est qu’une étape d’une série de protestations envisagées par le syndicat, en cas de mutisme du gouvernement”.

Accusant le ministre Miraoui d’avoir commis une faute juridique en suspendant 700 postes budgétaires, prévus dans la Loi de finances de 2022, qui auraient permis à ces docteurs d’accéder aux différentes universités du royaume, le syndicaliste fait part de la volonté de son organisme de hausser encore plus le ton. “Nous envisageons de poursuivre le ministre en justice pour atteinte aux droits de cette élite de la société marocaine. Nous avons même l’intention de monter le dossier au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies”, met-il en garde.

Quant aux revendications majeures, Chraouti informe qu’il s’agit principalement du changement de statut de ces fonctionnaires, en leur accordant celui d’enseignants-chercheurs. “Ceci leur permettra d’entamer la recherche scientifique et d’augmenter leurs salaires”, explique notre interlocuteur.

Ainsi, ils réclament de les exclure du statut général de la fonction publique et de les affilier au corps professoral. “Le statut de la fonction publique, qui date de plus de soixante ans, ne prend pas en considération la particularité des fonctionnaires détenteurs de doctorats”, déplore Chraouti.

“L’exécution de ces revendications ne coûtera pas un énorme budget à l’État, puisque ces fonctionnaires ne sont pas plus de 2200, dont 1200 dans le département de l’Éducation nationale”, conclut-il.

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