Inflation, cherté de la vie et multiplication des dépenses, liées notamment à la prochaine rentrée scolaire et aux fêtes religieuses, les projets estivaux des Marocains sont sur la corde raide.
Dressée sur cinq critères de quota (sexe, âge, milieu, région et catégorie socioprofessionnelle), l’enquête de L’Économiste et Sunergia se fonde sur un échantillon aléatoire de 1057 personnes interrogées entre le 23 mai et le 22 juin dernier.
Au total, 40 % des Marocains sondés ont annulé leurs projets de voyage, contre 46 % qui les ont maintenus. Les moins concernés par ces annulations sont les jeunes de 18-24 ans dans le monde urbain, ainsi que les catégories socioprofessionnelles “aisées” : A et B.
Les personnes ayant renoncé à leurs plans de vacances sont regroupées essentiellement dans les tranches d’âge des 55-65 ans (49 %) et des seniors de plus de 65 ans (60 %), au même titre que les populations du monde rural (51 %) et la catégorie socioprofessionnelle “moyenne” C, et celles dites “vulnérables” (D et E), avec 38 % et 52 %.
Budgets en crise
Les chiffres démontrent un retentissement palpable de la morosité économique sur le budget estival des personnes interrogées, y compris celles qui comptent voyager durant cette saison. En effet, 67 % des personnes ayant déprogrammé leur voyage ont admis avoir pris cette décision en raison du contexte de crise actuelle. Un nombre qui s’élève chez les personnes âgées de 45-55 ans (76 %), de 55-64 ans (78 %) et les populations du Nord et de l’Est (75 %).
Répondant à la question “Est-ce que la crise actuelle aura un impact sur votre budget ?”, 9 Marocains sur 10 s’accordent sur le fait que leurs ressources sont impactées par la conjoncture de crise. Parmi les plus touchés, nous retrouvons les jeunes de 18 à 24 ans (96 %), les habitants du monde rural (96 %) et les catégories socioprofessionnelles D et E (97 %). Ces dernières ont affiché le plus grand taux d’annulation de voyage.
Selon les données de l’enquête, les personnes relevant des catégories socioprofessionnelles A et B ne sont pas épargnées non plus par ces difficultés budgétaires : 90 % d’entre elles affirment être financièrement affaiblies par les circonstances économiques. Les moins touchés sont les 34-44 ans, estimés à 82 %.
Séjours à durée limitée
Hormis les répercussions budgétaires, l’enquête indique que la situation économique du pays a forcé de nombreux ménages à repenser leurs plans de vacances, y compris la durée du séjour. Plus de 84 % des interrogés ont ainsi déclaré que la durée de leur voyage serait nettement moindre.
Bien que l’ensemble des catégories socioprofessionnelles soient concernées, les classes D et E s’affichent à 90 % comme les plus touchées. Les taux les plus importants concernent les femmes ainsi que les jeunes entre 18 et 24 ans, avec respectivement 89 % et 92 %.
Sur le plan géographique, ce sont les populations du Nord et de l’Est qui se montrent les plus fragilisées par la crise : 90 % affirment que la situation économique aura un impact sur la durée de leur voyage.