Pas de modification de la Moudawana pour le moment. Interrogé par la députée Loubna Sghiri du PPS, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a indiqué que son département avait l’intention de perfectionner ce texte juridique, mais qu’aucune décision n’avait été prise pour l’instant. “Certes, nous réfléchissons à perfectionner ce Code encore plus, mais il faut le faire dans une vision de compromis entre les différentes parties prenantes”, a déclaré le ministre.
Ouahbi a également confirmé que le Code de la famille posait toujours “certaines problématiques”, précisant que toute révision nécessiterait l’engagement de plusieurs parties concernées, notamment le roi, puisqu’il s’agit d’une affaire religieuse. “Comme vous le savez, ce texte a vu le jour suite à des concertations entre les parties religieuses et législatives concernées et sous supervision directe de Sa Majesté le roi. Une révision n’est possible qu’en suivant ce même processus”, a-t-il affirmé.
En réponse au ministre, la députée du PPS a insisté sur la nécessité d’une révision du Code de la famille, citant l’exemple de plusieurs cas de “discriminations” dont souffrent toujours les femmes.
Critiquant des “autorisations excessives” des magistrats, la députée a rappelé que le mariage des mineures était encore largement répandu dans le royaume, indiquant que ce phénomène représente 7 % des cas de mariage au Maroc. Par ailleurs, Sghiri a également mis en exergue l’inégalité à laquelle font face les femmes dans plusieurs procédures liées au divorce.
Selon cette politicienne de l’opposition, la révision de la Moudawana s’impose aujourd’hui plus que jamais, en raison de “l’inadaptation de cette loi à la Constitution de 2011 et aux engagements internationaux du Maroc”, signés après l’adoption de ce code en 2004. “La révision du Code de la famille est une réforme qui nécessite une audace politique”, a-t-elle conclu.