Hydrocarbures, aides aux veuves, programme Tayssir... ce qu’il faut retenir de l’intervention de Lekjaa devant les députés

Convoqué par les députés de la Chambre des représentants, Fouzi Lekjaa s’est exprimé, le 16 mai, sur les politiques et mesures adoptées par son département. Elles concernent essentiellement le soutien au pouvoir d’achat et certains programmes sociaux. Les détails.

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Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget. Crédit: MAP

Impossible de réintégrer les hydrocarbures à la Caisse de compensation. Le ministre délégué chargé du Budget a mis fin aux espoirs des Marocains quant à une éventuelle subvention aux hydrocarbures. Fouzi Lekjaa a également affirmé que l’Exécutif tendait vers la suppression de l’allocation d’aide aux veuves ainsi que du programme Tayssir destiné au soutien de la scolarisation des enfants.

Compenser les tarifs des hydrocarbures ? Hors de question !

Selon Lekjaa, le retour à la compensation des prix des hydrocarbures est impossible. Une telle mesure coûterait “trop cher” à l’Etat, a-t-il précisé.

La réintégration de ces matières dans la Caisse de compensation “signifie l’augmentation des charges de cette caisse à 74 milliards de dirhams”, a-t-il affirmé, ajoutant que dans ce cas, l’Exécutif devrait allouer 60 milliards de dirhams supplémentaires à ladite caisse. “Faute de ressources financières, la prise d’une telle décision impliquerait la suspension de l’investissement public et nuirait aux politiques sanitaires, éducatives et sécuritaires”, a-t-il lancé devant les députés.

Aide aux veuves, Tayssir et protection sociale

Le ministre du Budget a également indiqué que le gouvernement était près d’atteindre le premier objectif du programme de la protection sociale, dont le financement proviendra de plusieurs sources, dont l’allocation d’aide aux veuves et le programme Tayssir.

L’aide directe aux veuves en situation de précarité avec des enfants à charge est un programme lancé par le gouvernement Benkirane fin 2014. En 2020, la loi de finances avait prévu 630 millions de dirhams pour l’aide directe aux veuves, ciblant environ 775.000 personnes.

Tayssir s’inscrit, quant à lui, dans le cadre de la réforme du système éducatif. Ce programme lancé en septembre 2008 consiste à fournir une bourse de scolarité régulière aux familles pauvres, en vue de limiter la déperdition scolaire.

Lekjaa a donc indiqué que le financement du chantier de la protection sociale nécessiterait de l’État une enveloppe budgétaire de 26 milliards de dirhams, soit la moitié du coût total du programme, qui s’élève à 51 milliards de dirhams.

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Les sources de ce financement proviendront, selon le ministre du Budget, d’abord du transfert des allocations pour le système d’aide médicale Ramed, qui sera bientôt suspendu. Outre les revenus de la taxe de solidarité, élevés à 5 milliards de dirhams en 2021, les fonds alloués à certains programmes sociaux, en particulier les programmes Tayssir et de soutien aux veuves, entre autres, seront transférés pour financer ce chantier.

Il a, dans ce sens, informé que ces programmes sociaux seront “obsolètes” après la généralisation des allocations familiales, prévue dans le cadre de la généralisation de la protection sociale.

Quant à l’avancement du programme de la protection sociale, Lekjaa s’est félicité du progrès de la mise en œuvre de la généralisation de l’assurance maladie obligatoire (AMO), l’une des phases phares de l’exécution de ce chantier. “L’AMO a enregistré l’adhésion d’environ deux millions personnes à revenu financier, (…) d’ici la fin d’année, les bénéficiaires du Régime d’assistance médicale (RAMED) y seront intégrés”, a-t-il indiqué.