Abdellatif Miraoui : “100.000 lits pour 1,2 million d’étudiants”... Ce qu’il faut retenir des déclarations du ministre

Lors d’une session de questions orales à la Chambre des conseillers, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, a répondu à plusieurs questions concernant la réforme du système pédagogique, mais aussi les étudiants marocains de retour d’Ukraine. Voici les points à retenir.

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Abdellatif Miraoui au Parlement. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Étudiants marocains de retour d’Ukraine

Face à la Chambre des conseillers, Abdellatif Miraoui s’est d’abord exprimé au sujet des étudiants marocains de retour d’Ukraine. Il a assuré que son département traitait efficacement ce dossier, en veillant à la protection de leurs droits par des solutions concrètes qui répondent à leurs aspirations.

Il a également indiqué que dans le cadre de l’exploration des solutions possibles pour remédier à la situation de ces étudiants, le ministère avait tenu plusieurs réunions avec le réseau des doyens des facultés de médecine, de pharmacie et dentaire dans les secteurs public et privé, ainsi qu’avec l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II.

Le ministre a ainsi apporté des précisions sur le nombre d’étudiants concernés : plus de 7200 étudiants, dont 75 % poursuivant des études de santé, soulignant que la problématique concerne principalement la médecine dentaire et la pharmacie, sachant que le nombre d’étudiants revenant d’Ukraine dépasse la capacité d’accueil des facultés nationales concernées, expliquant que ce problème se pose avec moins d’acuité pour les facultés de médecine, les instituts d’ingénierie, les facultés et écoles d’économie et de gestion.

Enseignants-chercheurs

Il s’est ensuite penché sur la question des enseignants-chercheurs, interrogé sur le sujet par l’Union nationale du travail. Il a indiqué qu’une formule consensuelle a été trouvée avec les partenaires sociaux au sujet du projet portant sur le nouveau statut du corps des enseignants-chercheurs.

Le nouveau statut des enseignants-chercheurs devra reposer sur plusieurs fondements visant à asseoir un plan de promotion et d’avancement professionnels sur la base des critères de la “qualité et de l’excellence scientifique”, et à rendre le métier d’enseignant plus attrayant afin de se séduire les meilleures compétences, y compris parmi les Marocains du monde.

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Des fondements qui permettraient de répondre à la demande croissante en lien avec l’enseignement universitaire et à anticiper le déficit prévu et qui s’accentuera lors des prochaines années en raison du départ à la retraite d’un grand nombre de professeurs-chercheurs formés au sein des universités nationales et internationales, dont le nombre dépasserait les 4500 à l’horizon 2030.

Enfin, il a assuré que son département “comprend les attentes légitimes de cette catégorie de professeurs et salue toujours leurs efforts constants et soutenus pour hisser la qualité du système d’enseignement supérieur”.

100.000 lits pour 1,2 million d’étudiants

100.000 lits pour 1,2 million d’étudiants… Miraoui a également fait part d’un manque flagrant d’aménagement au profit des étudiants universitaires, spécialement pour ceux vivant dans des situations “précaires”.

“Il nous faut un plan Marshall pour les 5 prochaines années”, a-t-il affirmé, avant d’enchaîner sur l’importance des conditions dans lesquelles se déroule la formation de ces étudiants. En effet, selon le ministre, les diplômes sont aujourd’hui “nécessaires, mais pas suffisants”, la formation des étudiants va donc au-delà des études en elles-mêmes.

Bachelor

Concernant le Bachelor, le ministre a annoncé la fin de ce programme, précisant que les étudiants qui en faisaient partie ont tous rejoint des licences professionnelles d’excellence, ou des licences normales. Il a également ouvert la question sur les programmes de bac+4, s’interrogeant ainsi sur les suites éventuelles pour les étudiants diplômés de ces programmes : “Devront-ils effectuer deux ans ou une seule année pour leur master ?”, “Quelle est leur situation concernant l’accès au statut d’enseignant, de technicien ou pour accéder à l’administration publique ?”

En réponse à une question à la Chambre des Conseillers sur “la compatibilité de la formation universitaire avec les exigences du marché du travail”, Miraoui a souligné qu’il s’agit d’une des priorités du ministère, qui se traduit par la place centrale de l’étudiant au sein de la nouvelle vision stratégique que le ministère met en œuvre dans le cadre du Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur.

Orientation

Il a également ajouté que son département œuvrait à réunir les conditions de réussite du parcours académique de l’étudiant, en mettant en place un système d’orientation efficace qui puisse répondre à ses aspirations, en améliorant constamment l’offre de formations et d’encadrement pédagogique, à développer les parcours professionnels en partenariat avec les acteurs économiques et à créer des passerelles fluides entre les cycles et les sections de formation.

Le ministre a souligné que ces mesures comprenaient également plusieurs mécanismes liés à la généralisation des centres d’orientation professionnelle dans les universités et à l’amélioration de la qualité de leurs services pour développer les capacités des étudiants et favoriser le sens de l’entrepreneuriat.

Deux langues, dont l’anglais

Enfin, le ministre s’est également exprimé au sujet des langues. Il faudra ainsi désormais maîtriser deux langues, dont l’anglais pour l’obtention de diplômes d’études supérieures. En effet, selon Miraoui, il faudra disposer d’une maîtrise “du niveau B1 en anglais et B2 dans la langue d’enseignement pour la licence, puis d’une maîtrise du niveau C1 pour l’obtention du master et, enfin, du TOEIC ou du DALF afin d’obtenir son doctorat”.