Parlement : l'opposition réclame le plafonnement des marges des sociétés pétrolières

Des députés de l'opposition ont réclamé lundi le plafonnement des marges "exorbitantes" des distributeurs de carburants, lors de la séance plénière consacrée aux questions orales mensuelles adressées au Chef du gouvernement, à la Chambre des représentants.

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“Le Chef du gouvernement est concerné directement par cette hausse des prix, tant Aziz Akhannouch en est le premier bénéficiaire”, accuse chef du groupement parlementaire du PJD Abdellah Bouanou. Crédit: TNIOUNI/TELQUEL

Le gouvernement n’est-il pas dans l’obligation de prendre ses distances avec les conflits d’intérêts (…) et d’imposer une réduction des marges exorbitantes des sociétés pétrolières qui engrangent des milliards de dirhams », a interrogé Ahmed El Abadi du parti du progrès et du socialisme (PPS) à l’adresse du chef de l’exécutif Aziz Akhannouch.

L’ homme d’affaires qui a bâti sa fortune sur la distribution des hydrocarbures s’est exprimé pour la première fois au Parlement sur la stratégie de son gouvernement face à la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants, dopée par la guerre en Ukraine.

Or, plusieurs voix imputent l’envolée des prix également aux bénéfices réalisés par les sociétés pétrolière sans garde-fou.

« La hausse des prix est injustifiée et les profits dans le secteur des hydrocarbures sont d’une grande avidité », a tancé Abdallah Bouanou, député du PJD.

« C’est faux », s’est contenté de répondre Akhannouch, insistant sur les « dispositions prises » par l’exécutif notamment les subventions aux professionnels du transport routiers de près de 307 millions de dirhams.

Ce n’est pas la première fois qu’Akhannouch se retrouve sous le feu des critiques. Le Chef du gouvernement est particulièrement visé comme symbole de la collusion entre affaires et politique.

Pour rappel, Akhannouch s’est retrouvé dans la tourmente lorsqu’un rapport parlementaire pointait les marges excessives des distributeurs de carburants depuis la libéralisation des prix en 2015, à commencer par son groupe Afriquia.

Le Conseil de la concurrence s’est alors saisi de l’affaire et a conclu en juillet 2020 à une entente entre géants pétroliers. Des sanctions ont été infligées aux trois leaders du marché, Afriquia, le français Total et l’anglo-néerlandais Shell, sans qu’elles soient appliquées.

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(avec AFP)