L’Espagne a opéré vendredi un changement de position radical sur son ex-colonie en se prononçant pour la première fois publiquement en faveur de la proposition d’autonomie du Maroc, alors qu’elle avait toujours prôné la neutralité, afin de mettre fin à une crise diplomatique avec Rabat.
“Le chef du gouvernement comparaîtra devant la Chambre des députés (…) pour rendre compte des conclusions du Conseil européen (…), du sommet de l’OTAN” jeudi à Bruxelles “et de ce nouveau cadre de relations avec le Maroc”, a déclaré Isabel Rodriguez à l’issue du conseil des ministres. “Cela sera très probablement mercredi prochain”, a-t-elle ajouté.
Ce virage diplomatique de Pedro Sánchez, qui a notamment pour but d’obtenir une “totale coopération” de Rabat sur le contrôle de l’immigration illégale, a été attaqué de toutes parts en Espagne et en particulier par la gauche radicale de Podemos, alliée des socialistes au sein de la coalition au pouvoir et favorable à l’autodétermination des Sahraouis.
Devant la presse, Isabel Rodriguez a de nouveau défendu l’accord avec Rabat qui permet “de mettre fin à une crise politique entre les deux pays”. “Nous travaillions depuis des mois” sur cet accord qui est “une bonne nouvelle pour notre pays”, a-t-elle affirmé.
Ce changement de position de Madrid a rendu furieux Alger qui a rappelé samedi son ambassadeur à Madrid.
L’accord avec Rabat “n’affecte en rien la relation avec d’autres pays”, “l’Algérie est aussi pour nous un partenaire solide, stratégique et prioritaire et un fournisseur d’énergie fiable”, a assuré Isabel Rodriguez.
(avec AFP)