[Point à la mi-journée] Les Russes prêts à reprendre les négociations, prise de la ville de Kherson

Un potentiel deuxième round de négociations, la prise de la ville de Kherson, un convoi russe aux portes de Kiev... On vous résume la situation en cours dans le conflit qui oppose Russie et Ukraine, au 7e jour de l’invasion.

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Le ministre de la Défense ukrainien Oleksii Reznikov arrive en Biélorussie pour participer aux pourparlers entre Ukraine et Russie, le 28 février 2022. Crédit: Sergei Kholodilin / Belta / AFP

En Ukraine

  • La délégation russe se dit prête à reprendre mercredi soir les pourparlers avec l’Ukraine, selon Moscou. Près d’une semaine après le début de l’invasion russe du pays, le porte-parole du Kremlin “espère” que les Ukrainiens accepteront ce deuxième rendez-vous. La première session des négociations à la frontière entre l’Ukraine et le Bélarus s’était achevée lundi 28 février, sans décision communiquée.
  • Les combats continuent et s’intensifient à l’Est du pays. “Des troupes aéroportées russes ont débarqué à Kharkiv et attaqué un hôpital” dans la nuit de mardi à mercredi, affirme l’armée ukrainienne dans un communiqué publié sur Telegram. Près de 6000 Russes ont été tués au cours des six premiers jours de l’offensive russe en Ukraine, a déclaré mercredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Du côté ukrainien, l’ONU recense officiellement 102 civils tués, dont 7 enfants, et 304 blessés. Mais l’organisation annonce que les chiffres réels sont “considérablement” plus élevés.
  • Les Ukrainiens fuient vers l’Ouest. Le nombre de réfugiés fuyant l’Ukraine pour les pays voisins a encore bondi, pour atteindre presque 836.000 personnes au 1er mars, selon un recensement du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés. Des centres d’accueil sont mis en place alors que les routes sont toujours très chargées. Les hommes de plus de 18 ans ne sont pas autorisés à quitter le pays depuis que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a annoncé la “mobilisation générale”.

  • Le président ukrainien signe une demande d’adhésion à l’Union européenne (UE). Il demande une procédure “sans délai” d’intégration. Pour la Commission européenne, examiner cette candidature prendra nécessairement du temps. Volodymyr Zelensky a demandé aux Européens de “prouver qu’ils sont avec l’Ukraine”, dans une intervention par visioconférence au Parlement européen, qui l’a ovationné.

En Russie

  • L’armée russe affirme s’être emparée de la ville portuaire ukrainienne de Kherson, ville peuplée de près de 300.000 habitants, située au sud du pays près de la péninsule de Crimée, après des combats acharnés ces dernières heures. “Des unités de l’armée russe ont pris le contrôle total de la capitale régionale de Kherson”, a affirmé le porte-parole des forces armées russes, Igor Konachenkov. L’armée demande également la reddition de la ville de Konotop, dans l’oblast de Soumy (Nord-Est), faute de quoi la ville sera “rasée” par l’artillerie.
  • Un convoi de plus de 60 km de militaires russes est toujours aux portes de Kiev. Il est désormais bloqué par une rivière, mais Moscou semble préparer une attaque d’ampleur sur la capitale ukrainienne.
  • Vladimir Poutine a annoncé mettre en alerte la “force de dissuasion” nucléaire russe, dimanche 27 février. Le président russe a justifié cette décision par les “déclarations belliqueuses de l’OTAN” envers Moscou et les sanctions économiques “illégitimes” prises à l’encontre de la Russie. Les forces de dissuasion russes sont un ensemble d’unités (dont les missiles nucléaires) chargées de décourager une attaque contre la Russie.
  • Le rouble, la monnaie russe, perd 40 % de sa valeur. La devise russe était donnée à 114,33 roubles pour un dollar dans les échanges internationaux, lundi matin à 6 heures. Peu avant 8 heures, la baisse était chiffrée à 40 %, due aux sanctions de la part des Occidentaux. Vladimir Poutine a ordonné l’interdiction pour les résidents en Russie de transférer des devises à l’étranger. Les exportateurs russes sont également sommés dès lundi de convertir en roubles 80 % de leurs revenus en devises étrangères engrangés depuis le 1er janvier.

à lire aussi

  • La rédactrice en chef de l’agence de presse Rossiya Segodnya (dont fait partie Sputnik), Margarita Simonian, a réagi aux sanctions de l’UE. La Commission européenne annonce vouloir arrêter la diffusion de Sputnik et RT en Europe. Margarita Simonian a répondu sur Telegram : “Nous savons faire notre travail dans des conditions d’interdiction. Ces gens épris de liberté nous y préparent depuis huit ans.”

À l’international

  • Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu avec Vladimir Poutine, lundi après-midi. Selon l’Élysée, le président de la République a demandé un arrêt de toutes les frappes et attaques contre les civils, une préservation de toutes les infrastructures civiles et une sécurisation des axes routiers, en particulier la route du sud de Kiev. “Le président Poutine a confirmé sa volonté de s’engager sur ces trois points”, assure le palais. Selon la version du Kremlin, Moscou a exigé la reconnaissance de la Crimée comme territoire russe, la “dénazification” du gouvernement ukrainien et un “statut neutre” de Kiev, comme préalable à la fin de l’invasion de l’Ukraine.
  • Le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, a annoncé avoir ordonné le déploiement de forces supplémentaires dans le sud de son pays, à la frontière avec l’Ukraine.
  • De nouvelles sanctions ont été annoncées par l’Union européenne, dimanche 27 février. Joseph Borell, chef de la diplomatie, a notamment annoncé l’achat “d’armes létales, ainsi que du carburant, des équipements de protection et des fournitures médicales”. C’est la première fois que l’UE va livrer des armes à un pays. Le budget est pour l’instant de 450 millions d’euros. La Finlande prend également la décision “historique” de fournir des armes à l’Ukraine, annonce son Premier ministre.

  • Les autres sanctions mises en place concernent la fermeture de l’espace aérien européen aux avions russes. Le Canada et les États-Unis ont pris la même décision. En représailles, Moscou a commencé à interdire le survol de son territoire aux avions liés à 36 pays européens. L’Union européenne va également sanctionner économiquement la Biélorussie, jugée “complice” de l’invasion russe en ayant permis à l’armée russe de pénétrer via son territoire.
  • Le prix du baril de pétrole augmente encore. Après les nouvelles sanctions occidentales (notamment l’exclusion de certaines banques du système Swift), l’inquiétude des marchés vis-à-vis d’une crise énergétique a fait monter le prix du baril de pétrole brut : le WTI américain a dépassé ce 2 mars les 110 dollars, un record depuis 2013. Le Brent a également dépassé le seuil des 110 dollars.
  • L’UEFA et la FIFA ont annoncé l’exclusion de la Russie au prochain mondial de football au Qatar. Les exclusions des sportifs russes s’enchaînent à l’international.