Il s’agit de “faire bloc” contre les atteintes à la laïcité, car l’école de la République est “testée”, a dit le ministre français de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, lors de sa conférence de presse de rentrée.
“C’est une attaque politique, c’est un signe politique”, a estimé de son côté à la chaîne de télévision BFMTV le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, en dénonçant une forme de “prosélytisme” à travers le port de cette longue robe traditionnelle couvrant le corps féminin.
Interdiction de l’abaya: Olivier Véran (@olivierveran) affirme que « l’école, c’est laïc » pic.twitter.com/phYnRvljWU
— BFMTV (@BFMTV) August 28, 2023
“Faire bloc, c’est être clair : l’abaya n’a pas sa place dans nos écoles”, a poursuivi Attal, en promettant de former “aux enjeux de laïcité 300.000 personnels par an jusqu’en 2025” et l’ensemble des 14.000 personnels de direction d’ici fin 2023.
“Notre école est testée. Ces derniers mois, les atteintes à la laïcité se sont considérablement accrues, avec notamment le port de tenues religieuses comme les abayas ou les qamis (pour les hommes) qui ont fait leur apparition — et se sont installés parfois — dans certains établissements”, a fait valoir le ministre.
Gabriel Attal a annoncé dimanche soir sur la chaîne française TF1 l’interdiction dans les établissements scolaires de l’abaya, cette longue robe portée par certaines élèves musulmanes, répondant ainsi à une revendication des chefs d’établissement qui réclamaient des consignes claires sur ce sujet controversé.
🔴 « L’abaya ne pourra plus être portée à l’école », annonce @GabrielAttal, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse
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— TF1Info (@TF1Info) August 27, 2023
Selon une note des services de l’État, dont l’AFP a obtenu copie, les atteintes à la laïcité, bien plus nombreuses depuis l’assassinat en 2020 aux abords de son collège du professeur Samuel Paty, ont augmenté de 120 % entre les années scolaires 2021/2022 et 2022/2023. Le port de signes et tenues, qui représente la majorité des atteintes, a quant à lui augmenté de plus de 150 % tout au long de la dernière année scolaire.
“La fermeté de la réponse de l’école est mise à l’épreuve par ces nouveaux phénomènes, face aux coups de boutoir, face aux attaques, face aux tentatives de déstabilisation”, a déclaré Gabriel Attal.
“Nous devons faire bloc. Et nous allons faire bloc”, a-t-il ajouté.