Influenceur” ou “créateur de contenu”. On a beau chercher, pas de fiche-métier dans les registres de la direction des professions réglementées ni dans ceux des Ordres professionnels. Et pour cause ! Les contours de cette activité sont encore flous au Maroc.
Le tour d’horizon des définitions que les influenceurs donnent eux-mêmes à leur métier amène à cette synthèse : du maquillage au voyage en passant par la technologie, le sport, l’humour ou encore la politique, être créateur de contenu semble être synonyme de partage d’une passion sur les réseaux sociaux… Et en tirer une rémunération.
Alors qu’ils ne dépassaient pas les 1400 en 2018, les créateurs de contenu digital frôlent aujourd’hui les 60.000 au Maroc, selon l’agence marocaine Influencia, qui dédie entièrement son activité au conseil en marketing d’influence. Contactée par TelQuel, Saoussane Hmidouch, plus célèbre sous l’alias Affordably Chic, revient sur le début du métier d’influenceur au Maroc.
“Fin 2017, on a commencé à voir de plus en plus de créateurs de contenu. C’était pile au moment où Instagram a commencé à être de plus en plus utilisé par les Marocains. Et c’est aussi à ce moment-là que les agences ont commencé à voir le potentiel des campagnes d’influence. C’est là que l’activité d’influenceur est devenue une réelle profession”, explique la jeune femme.
Après s’être fait connaître grâce à son blog de DIY du même nom (Do It Yourself ou, en français, “Faites-le vous-même”) et sa chaîne YouTube beauté et lifestyle lancée en 2014, elle est suivie aujourd’hui par près de 150.000 personnes sur Instagram.
Globalement, le royaume compte trois fois plus de créateurs de contenu que la Tunisie ou l’Algérie, des micro-influenceurs jusqu’aux grandes personnalités
Les autres réseaux sociaux pullulent, eux aussi, d’influenceuses et influenceurs marocains qui comptent par millions leurs followers. L’engouement pour la création de contenu a vite fait du Maroc un champion en influence au Maghreb. Globalement, le royaume compte trois fois plus de créateurs de contenu que la Tunisie ou l’Algérie, des micro-influenceurs jusqu’aux grandes personnalités, toujours selon Influencia.
Du luxe à “Routini lyaoumi”
Suivis par des milliers comme Saoussane, quand ce ne sont pas des millions, d’abonnés ou de followers, les influenceurs marocains monnaient leur notoriété sur les réseaux sociaux en pratiquant le placement de produits. S’adressant surtout à la jeunesse, ils utilisent Instagram, YouTube, TikTok ou Snapchat, les médias sociaux les plus prisés par les jeunes pour produire du contenu : conseils beauté, mode, lifestyle, voyage, luxe, expertise technologie, ou vulgarisation scientifique…
Tous les domaines sont mis à profit, y compris le journal extime ou “Routini lyaoumi”(Ma routine quotidienne), qui consiste à exposer sa vie jusqu’au moindre détail au quotidien à un large public d’abonnés. Les principaux thèmes d’intérêt pour les Marocains restent… Lire la suite