Double meurtre d'Imlil : l'Etat marocain, “responsable, mais pas fautif”, condamné à verser 5 millions de dirhams

Le tribunal administratif de Marrakech a condamné l'Etat marocain à verser 5 millions de dirhams à la famille de Louisa Vesterager Jespersen, l’une des deux touristes scandinaves assassinées par des terroristes à Imlil en décembre 2018. La famille de la seconde victime pourrait porter plainte à son tour.

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Du nouveau dans le dossier des meurtres d’Imlil. Dans un jugement rendu le 16 juin dernier et publié le 1er juillet, le tribunal administratif de Marrakech a condamné l’Etat marocain à verser la somme de 5 millions de dirhams à la famille de Louisa Vesterager Jespersen, l’une des deux touristes scandinaves assassinées par des terroristes à Chamharouch, dans la région d’Imlil, le 17 décembre 2018. La défense avait initialement réclamé la somme de dix millions.

“La famille de la victime norvégienne pourrait bientôt porter plainte à son tour après la publication du verdict”, a déclaré Me Khalid El Fataoui, représentant des parents de la victime danoise, contacté par TelQuel. Pour rappel, les parents de Maren Ueland ont refusé dans un premier temps de se constituer partie civile au procès.

Une défense sur quatre axes

Pour tenter d’engager la responsabilité de l’État, les deux avocats de la défense avaient développé une défense en quatre axes. Le premier concerne l’aspect sécuritaire des sites touristiques du royaume, le second concerne la responsabilité du ministère des Affaires religieuses et des Habous dans la formation des imams, le troisième sur la responsabilité de l’administration pénitentiaire et la réinsertion des détenus et le quatrième, sur la réouverture du réseau d’écoles coraniques appartenant à la très controversée Association de prédication au Coran et à la Sunna (réputée proche du PJD) et présidée par le non moins controversé Mohamed Maghraoui.

Finalement, l’Etat n’a pas été jugé fautif, nous déclare Me. Khalid El Fataoui : l’Etat a été jugé responsable, mais pas fautif. Ce jugement s’inscrit dans le cadre de la solidarité sociale”. Et de poursuivre : c‘est également la première fois que des étrangers bénéficient de l’assistance judiciaire, ce qui demeure pour moi un point positif car la famille de la victime ne dispose pas de moyens de payer les frais d’avocats”, se félicite-t-il.

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