Selon Nasser Bourita, Madrid utilise les événements de Sebta pour “sortir du débat réel”

L’Espagne tente d’utiliser ce qui s’est passé à Sebta comme “le salut pour sortir du débat réel”. C’est ce qu’a déclaré Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères, qui attribue la crise maroco-espagnole à l’accueil par Madrid de Brahim Ghali, poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, viol et violations des droits de l’homme.

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Le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, lors d'une conférence de presse à Rabat. Crédit: AFP

Le registre du Maroc dans la lutte contre la migration clandestine est connu”, a déclaré à la MAP Nasser Bourita, soulignant que ce qui s’est passé à Sebta venait rappeler “le coût financier que le Maroc assume pour ce bon voisinage, que certains ont malmené ces derniers jours”.

En matière de lutte contre la migration illégale, “le Maroc n’a pas besoin d’être noté par l’Espagne et ses médias”, a-t-il poursuivi, rappelant que le royaume a avorté 13.000 tentatives d’immigration irrégulière depuis 2017, démantelé 4163 réseaux de trafics et enregistré 48 tentatives d’assaut sur Sebta. “Il y a une réalité, il y a des chiffres qui méritent reconnaissance.”

“Le bon voisinage et le partenariat ne sont pas des slogans”

“L’Europe ne nous donne même pas 20 % du coût que le Maroc assume dans la lutte contre la migration clandestine”, a déclaré le ministre, précisant que les événements de ces derniers jours ont montré que 99 % de l’effort de lutte était fait par le Maroc contre “rien de l’autre côté”.

Nasser Bourita rejette les accusations de chantage de l’Espagne contre le Maroc “qui mobilise ses forces de sécurité et qui paie de son budget pour préserver son voisinage”.

“Le Maroc d’aujourd’hui n’accepte plus ce genre de double langage”

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères

“Le Maroc n’est pas le gendarme, mais il est toujours un acteur responsable” en matière de lutte contre la migration clandestine, a dit le ministre des Affaires étrangères, soulignant que le royaume est en droit d’exiger la même responsabilité, le même engagement et la même confiance de ses partenaires.

“Le bon voisinage et le partenariat ne sont pas des slogans. On doit les incarner. Malheureusement, ce que le Maroc a reçu depuis le 17 avril n’est pas une preuve de bon voisinage ni de partenariat. Le Maroc d’aujourd’hui n’accepte plus ce genre de double langage”, a-t-il souligné.

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Pour lui, l’Espagne fait payer à l’Europe le prix de sa maladresse, et doit désormais expliquer à ses pairs européens comment elle peut abriter sur le territoire européen quelqu’un qui est poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, viol et violations des droits de l’homme, qui plus est sous une fausse identité, et comment une femme violée, qui demande son droit, doit attendre que les deux ministres des Affaires étrangères, espagnole et algérien, se coordonnent.

(avec MAP)