TelQuel : Que pensez-vous de l’intervention de Saâd-Eddine El Othmani ?
Najwa Koukouss : Cette intervention sur la situation épidémiologique était insupportable. Surtout après l’avance que le Maroc a effectuée en matière de vaccination grâce à Sa Majesté, et les efforts accomplis par les secteurs qui veillent à la sécurité sanitaire et des citoyens… C’est un paradoxe. Mais ce qui m’a choqué le plus, c’est l’absence de visibilité sur l’impact des vaccins à moyen et long terme.
Nous avons déployé énormément d’efforts afin de vacciner les gens, et il a manqué de rappeler que nous sommes en avance par rapport à des dizaines de pays européens. Il aurait pu s’exprimer autrement en rassurant les citoyens, et en leur rappelant que le virus circule toujours. Saâd-Eddine El Othmani s’exprime au nom du gouvernement sachant que les leaders de son parti ne se sont toujours pas fait vacciner.
La vaccination n’est pas obligatoire certes, mais on est tous censés se vacciner pour pouvoir voyager, travailler librement, et combattre cette pandémie. Pour le bien de tous, nous devrions respecter les restrictions durant le mois sacré de ramadan. Mais un durcissement des restrictions sans solution ni alternative sociale… Nous devrions prendre d’autres alternatives, car les mesures prises par le gouvernement ne sont pas suffisantes.
À l’approche des élections, il y a eu plusieurs manifestations des enseignants contractuels. Le PAM soutient-il ces manifestants ?
Nous soutenons les revendications des manifestants tant qu’elles se font dans le respect des mesures sanitaires. Je rappelle que nous sommes toujours en état d’urgence sanitaire.
Voir les images qui circulent sur Internet des violences lors des manifestations, notamment de la manifestante agressée par les forces de l’ordre, m’inspire de la négativité et de la tristesse. Heureusement que ce n’est pas systématique, on reste dans un pays de droit, avec des institutions. Ce sont des images choquantes et honteuses pour le processus démocratique que le Maroc construit depuis des années et pour le processus des droits de l’Homme en cours de consolidation.
Comment s’annonce cette année électorale pour le PAM ?
Nous travaillons dur. Nous avons fait beaucoup de déplacements partout au Maroc afin de préparer le terrain électoral. Nous mobilisons nos candidats, nos membres, ainsi que nos élus. Quant aux rencontres en Tunisie, Abdellatif Ouahbi a eu une entrevue avec tous les chefs de partis politiques tunisiens, y compris le parti islamiste. Malgré les idéologies différentes, nous sommes ouverts à toute discussion, surtout après la déclaration de Rached Ghannouchi (président de l’Assemblée des représentants du peuple tunisien, ndlr) sur l’Union du grand Maghreb.
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