Après La Casa De Papel, une autre série espagnole défraie actuellement la chronique. Il s’agit de L’Autre côté, dont les enjeux dramatiques présentent une grande similitude avec ce que nous fait vivre aujourd’hui le Covid-19.

L’angoisse se fait ressentir dès le prologue. L’intrigue commence en 2020, en plein Madrid. La ville subit une attaque terroriste et succombe également à un étrange virus qui crée la zizanie.

L’état d’urgence est décrété par le gouvernement et des personnes sont arrêtées, parmi lesquelles se trouve le professeur Ramon, spécialiste en épidémiologie. Il laisse derrière lui ses deux filles Sara et Julia ainsi que son épouse Emilia.

Tout de suite après, un monde post-apocalyptique. On se retrouve en 2045 après la Troisième guerre mondiale. L’Espagne est dévastée et le noravirus a engendré d’autres maladies incurables et provoqué une pénurie de ressources naturelles dans tout l’Occident.

Pire, le gouvernement espagnol a plongé le pays dans une dictature féroce et Madrid est divisée en un secteur 2 où règne la misère et un secteur 1 où les nantis ne manquent de rien.

Dans cet enfer sans nom, on retrouve Hugo, l’époux de Sara, dont la fille Martha est enlevée lors d’un contrôle afin d’être placée dans un pensionnat scientifique. Selon une représentante du gouvernement, Martha est le parfait cobaye sur lequel on doit effectuer des expériences pour trouver le vaccin contre le virus.

Hugo et sa famille doivent élaborer tout un stratagème pour pouvoir entrer dans le secteur 1 et secourir sa fille.

Un parfum orwellien

Le coup de force de cette série ne réside pas tant dans son scénario, très classique, mais plutôt dans le timing de sa sortie.

L’Autre côté, qui a été tourné fin 2019, présente des situations qui correspondent point par point à ce que nous vivons actuellement : confinement, pandémie mondiale, couvre-feu, privation de libertés, crise économique désastreuse…

Daniel Ecija s’est documenté sur les effets que peut produire une pandémie et comment des gouvernements pourraient s’en servir pour renforcer le côté sécuritaire

Des similitudes tellement frappantes que l’on pourrait même croire qu’il s’agit d’une série-programme. Le créateur de cette série, Daniel Ecija, s’est documenté sur les effets que peut produire une pandémie et comment des gouvernements pourraient s’en servir pour renforcer le côté sécuritaire.

Dans L’Autre côté, les dirigeants déguisent leur autorité féroce en bienveillance envers les citoyens. Selon eux, leurs mesures drastiques existent pour les protéger contre le virus et les terroristes qui menacent la stabilité du pays.

De même, la série, qui décrit le despotisme dans tous ses états, met l’accent sur des citations que l’on découvre sur les murs comme “Le futur nous appartient”, “Tous unis contre l’ennemi”…

Une novlangue qui sonne comme celle de 1984, de George Orwell. Ce roman décrit un monde chaotique où tous les citoyens sont sous surveillance et où le personnage principal, Winston, fonctionnaire au ministère de la Vérité, doit sans cesse réécrire les documents historiques afin qu’ils correspondent à la ligne du parti qui gouverne.

Ce même Winston qui finira par se révolter même s’il sait qu’il ne pourra pas vaincre Big Brother. Un destin qui rappelle celui choisi par Hugo, le père de Martha dans L’Autre côté.