AstraZeneca : 20 millions de doses destinées au programme COVAX envoyées par l’Inde à la fin du mois

Dans des propos rapportés par l’agence Reuters, le PDG du Serum Institute of India revient sur la distribution des vaccins AstraZeneca qu’il produit et qui devraient être distribués prochainement au Maroc.

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Vincenzo Pinto / AFP

Des “approches” avec le Maroc mais toujours pas de date de distribution annoncée. C’est ce qui ressort d’un entretien d’Adar Poonawalla, président-directeur général du Serum Institute of India (SII), le géant pharmaceutique indien chargé de produire et de distribuer, au royaume, le Covishield, cette version du vaccin AZD1222 d’AstraZeneca-Oxford.

Outre le Brésil et le Bangladesh, qui devraient bientôt s’approvisionner en vaccins AstraZeneca produits par SII, Poonawalla a déclaré que la société basée à Pune avait également été approchée par le Maroc, l’Afrique du Sud et l’Arabie saoudite”, écrit Reuters avec qui le PDG indien s’est entretenu, jeudi 14 janvier, dans l’un des nouveaux formats de conférence virtuelle développés par l’agence de presse Reuters Next.

Préqualification

Pour le moment, le SII attend “bientôt” une autorisation d’urgence de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) du vaccin AstraZeneca qu’elle fabrique déjà dans son usine basée à Pune, dans le Sud-ouest indien. Une formalité, puisque la procédure n’a pas pour visée de permettre aux différents pays d’utiliser tel ou tel vaccin. “L’OMS n’autorise pas un vaccin pour un pays, elle n’agit que pour le préqualifier”, expliquait le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb dans un entretien accordé à TelQuel courant décembre.

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Le ministre expliquait que la démarche s’apparentait à une “validation à l’international” par une instance. Elle constitue une garantie supplémentaire pour les différents pays d’accélérer leur propre procédure de mise sur le marché d’un vaccin, mais ne peut toutefois se substituer à la souveraineté des États. “Nous ne voudrions pas, par exemple, qu’un citoyen souhaitant se rendre dans un autre pays (dans l’hypothèse d’un passeport immunologique, ndlr) puisse rencontrer des difficultés parce qu’il a reçu tel vaccin plutôt que tel autre”, donnait pour exemple Khalid Aït Taleb.

Pour l’heure, seul le produit développé par Pfizer/BioNTech a reçu l’homologation de l’OMS, le 31 décembre. Quant au vaccin développé par AstraZeneca-Oxford, la préqualification de l’OMS “devrait être disponible et arriver dans la ou les deux semaines à venir”, selon le PDG du SII Adar Poonawalla.

Des vaccins pour fin janvier-début février ?

Le SII s’était engagé dès l’été 2020 à fabriquer le vaccin développé par le laboratoire britannico-suédois — avant même de mener les essais cliniques de phase II et III sur le sol indien —, et dont le SII était également promoteur de l’étude en Inde. D’après son PDG, le géant industriel privé a déjà vendu 11 millions de doses au gouvernement indien, qui devrait lancer la campagne de vaccination ce samedi 16 janvier.

Considéré comme l’un des plus grands producteurs de vaccins, le SII pourrait fabriquer, d’ici avril, 50 millions de doses de Covishield par mois

Considéré comme l’un des plus grands producteurs de vaccins, le SII pourrait également fabriquer, d’ici avril, 50 millions de doses de Covishield par mois, d’après Adar Poonawalla. Elles seront pour la grande majorité à destination des pays à faibles et moyens revenus, dont 20 millions pourraient être envoyées “d’ici fin janvier-début février” dans le cadre de l’initiative Covax qui vise à garantir un accès équitable aux vaccins. Un programme dont le Maroc est bénéficiaire, tout comme 189 pays.

Depuis quelques jours, plusieurs sources médiatiques marocaines annoncent l’arrivée “imminente” des doses de Covishield produites en Inde, sur le sol marocain. Elles font état d’une arrivée ce week-end du 16-17 janvier. Certaines avancent même un lancement de la campagne de vaccination en début de semaine prochaine.

Des informations que TelQuel n’a pu confirmer pour le moment. De son côté, le ministère de la Santé ne s’est toujours pas officiellement prononcé sur le sujet ni sur la campagne de vaccination qui en dépend, et dont le démarrage était initialement annoncé pour “avant 2021.