Le Maroc et l’Union Européenne réaffirment leur appui aux efforts du secrétaire général de l’ONU pour poursuivre le processus politique visant à parvenir à une solution politique, juste, réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental. » La déclaration politique conjointe à l’issue de la 14ème session du Conseil d’association Maroc-Union Européenne, qui s’est tenue le 27 juin à Bruxelles, a été vécue comme un succès pour la diplomatie marocaine. Commentant ce communiqué, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a déclaré dans un entretien accordé à 2M que « c’est une première, parce qu’on a une position commune et un langage commun par rapport à la question du Sahara marocain. »
« La terminologie utilisée est une terminologie intéressante qui est puisée dans les résolutions du conseil de sécurité : réalisme, esprit de compromis, solution réalisable. Et qui met à l’écart des concepts et des principes qui constituent la clé pour les autres partis. Vous constaterez que le terme autodétermination n’est pas mentionné dans cette déclaration conjointe », s’est félicité Nasser Bourita.
Le conseil d’association ne s’était pas tenu depuis fin 2015, en raison de tensions entre les deux partenaires, autour de l’application des accords d’association au Sahara. « Nous essayons de tourner la page et de relancer notre partenariat sur des bases encore plus solides qu’avant », a déclaré la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères Federica Mogherini, lors de la conférence de presse qui a suivi le conseil. Un poste que cette dernière pourrait quitter dans quelques semaines, alors que le président de la future Commission européenne n’a pas encore été désigné.
Ce changement dans les postes clés de l’union, suite aux résultats des élections européennes, risque-t-il d’affecter les relations avec le royaume ? « Globalement, les équilibres ont été maintenus [au parlement européen]», a commenté le ministre marocain des Affaires étrangères, lors de son interview sur 2m. « Le Parti populaire européen est le premier, et ça toujours été un parti qui soutient le Maroc. Au sein des autres familles, il y a beaucoup de représentants de partis qui soutiennent le Maroc. Si on prend le parti socialiste, la composante qui a réussi le meilleur score est la composante espagnole, qui aujourd’hui est le premier parti du parlement européen et le Maroc compte beaucoup d’amis dans le cadre de cette dynamique positive avec l’Espagne. L’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE) compte également comme l’une de ses composantes fondamentales La République En Marche de France, et où le Maroc compte beaucoup d’amis. Donc le Maroc est serein par rapport à cette évolution », a analysé Nasser Bourita.
La lune de miel est-elle amené à durer ? Le 30 avril dernier, le Polisaro a déposé un recours devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) visant, à nouveau, l’accord agricole Maroc-UE validé par le parlement européen en janvier.