Forum du commerce : Les distributeurs présentent leurs revendications

La fédération de distributeur Tijara 2020 a présenté aujourd'hui en marge du Forum marocain du commerce, qui se tient à Marrakech (24 et 25 avril), ses recommandations pour le développement du secteur du commerce au Maroc. Les détails.

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Twitter/ Moncef Belkhayat

Tous les acteurs du commerce national veulent apporter leur pierre à l’édifice de la nouvelle stratégie du secteur. Après les Chambres régionales du commerce et de l’Industrie et la CGEM, c’était au tour des distributeurs de présenter  leur Livre blanc ce jeudi, jour de clôture du Forum du commerce qui s’est ouvert la veille à Marrakech. Le document a été présenté par Tijara 2020, une fédération qui regroupe diverses associations et entreprises spécialisées dans la distribution. Il décline “toutes les problématiques du secteur, et comporte les différents chantiers sur lesquels le gouvernement et Tijara 2020 doivent travailler ensemble”, explique Moncef Belkhayat, président de l’organisation.

La fédération pèse actuellement “près de 85 milliards de dirhams de chiffres d’affaires, ce qui – en plus de son expérience et sa représentativité – rend la contribution de Tijara 2020 légitime”, nous explique celui qui est également président du groupe Dislog.

Tijara 2020 entend “partager ses réflexions de manière constructive en émettant quelques idées transverses simples qui permettraient aux opérateurs de reprendre avec entrain leurs activités, mais aussi de générer une garantie fondamentale à tout projet à venir de développement et donc d’investissement”, souligne Moncef Belkhayat. Ce Livre blanc qui a été remis au ministre de l’Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy, est le fruit d’un travail d’une année mené par un comité ad hoc composé de membres de la fédération, de professionnels du secteur, et d’experts.

Un Etat “prestataire”

Le document se décline en cinq thématiques qui “font l’objet d’une attention particulière de la profession”. Le premier axe concerne la relation avec l’administré. Pour Tijara 2020, le gouvernement doit être conscient de l’intérêt que représente l’administré “en tant qu’opérateur économique ou citoyen qui a des obligations et des droits”, lit-on dans le Livre blanc.

Dans le détail, la fédération des distributeurs recommande notamment au gouvernement d’adopter une approche client de l’administré, de planifier et anticiper la mise en œuvre des mesures adoptées de manière consensuelle, et de donner plus  de temps et de visibilité aux opérateurs pour s’y conformer tout en créant une instance arbitrale de cette relation.

Dans le second axe de réflexion, Tijara 2020 appelle également l’Exécutif à “favoriser davantage l’inclusion des opérateurs et des commerçants de proximité en particulier”. Elle invite dans ce sens l’Etat à agir en “prestataire”, et à mettre en place “un contrat de développement global”. Ce dernier devrait être assorti d’un package répondant aux attentes du secteur de la distribution, notamment à travers la mise à niveau des points de vente incluant le renouvellement des équipements, la recherche de nouvelles sources de revenus, entre autres.

Quand le consommateur devient acteur

L’accélération des flux et de personnes est le troisième pilier du Livre blanc des distributeurs.  Dans ce sens, la fédération recommande la création d’un cadre régissant les rapports entre clients et fournisseurs pour accélérer le développement du secteur formel, et alléger les flux de l’ensemble des contraintes qui les entravent. Tijara 2020 recommande également la création d’un “fast track” pour faciliter l’activité des gros contributeurs fiscaux et créateurs d’emplois.

Pour ce qui est de son quatrième axe de la réflexion, le Livre blanc de Tijara 2020 souligne que “le consommateur est de plus en plus à même de faire entendre sa voix et de devenir un acteur du marché installant ainsi une forme de régulation et de cercle vertueux dans la relation entre consomm-acteur et en bout de chaîne le commerçant / distributeur”. Les distributeurs appellent à ce niveau à une sensibilisation accrue autour du rôle du consommateur comme “acteur”. Sur un autre registre, ils appellent aussi à la création d’un label “commerçant traditionnel de qualité” ainsi qu’à la communication sur la sécurité alimentaire.

Le dernier axe de réflexion développé a trait à la fiscalité. Le sujet “interpelle la profession à bien des égards, avec en particulier un large consensus autour de l’exigence d’équité fiscale”, rappelle le Livre blanc. Sur ce plan, Tijara 2020 propose de mettre en place un cadre attractif socialement pour recruter de nouveaux contribuables. La fédération recommande en outre une prise de conscience des réalités économiques dans l’édiction des règles et la mise en place des dispositifs.

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