Les factures à la station-service s’enflamment. En début de semaine, le prix du litre de gasoil a augmenté de plus de 50 centimes franchissant ainsi la barre symbolique des 10 dirhams. Au 19 octobre, le prix du sans-plomb est aux environs de 11,8 dirhams et celui du gasoil à 10,7 dirhams. Cinq mois après la présentation du rapport parlementaire sur les prix des carburants post-libéralisation, et la promesse du gouvernement de revenir à une forme de régulation des prix, rien n’a été fait.
« C’est la tendance internationale, le baril de pétrole est en constance augmentation depuis deux mois, » nous explique Adil Ziyadi, président du Groupement des pétroliers du Maroc. En effet, le prix du Brent a franchi la barre des 85 dollars le 2 octobre, avant de redescendre à 80 dollars le 19 octobre. Une hausse notamment due à la baisse des exportations iraniennes, liées aux sanctions américaines contre Téhéran.
« Les cotations se font quotidiennement selon les prix sur les marchés internationaux, c’est pour cela que le consommateur est directement impacté par la fluctuation du cours international, » nous dit le président du GPM. Et concernant le plafonnement des bénéfices ? « Le marché s’est autorégulé, on est revenu aux marges de 1997, » tente de rassurer Adil Ziyadi.
Alors le gouvernement a-t-il définitivement enterré l’idée de réguler les prix ? Le 15 octobre, lors d’une séance de questions orales à la chambre des représentants, le ministre de l’Energie, Aziz Rebbah, a pourtant affirmé que : « Toutes les recommandations du rapport sur les prix des hydrocarbures ont été appliquées par le gouvernement : l’ouverture à la concurrence en donnant des licences à neuf nouvelles entreprises de distribution de carburants, la simplification de la procédure pour les stations-service, passant de 70 nouvelles stations par année à 120 nouvelles stations par année, le stockage collectif pour réduire le coût du stockage des distributeurs. Nous sommes en train de travailler sur le plafonnement des prix et nous espérons réussir dans cette mission. »
Un travail entamé de longue date. Début juin, le ministre des Affaires générales, Lahcen Daoudi, nous assurait en effet qu’il avait remis sa copie à la primature pour un projet de plafonnement des prix. Début octobre, il déclarait à présent à TelQuel Arabi : « On ne peut pas dire aux Marocains qu’on a baissé de 50 ou 70 centimes le prix du litre des carburants vendus à la pompe. C’est une baisse dérisoire. À mon sens, soit on baisse vraiment les prix soit on perpétue la situation actuelle. » Laquelle situation a permis aux pétroliers d’engranger des marges supplémentaires qui se chiffrent en milliards de dirhams.
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