La première observation de cet astéroïde remonte à décembre 2017. Ce jour-là, l’astronome Claudine Rinner était aux commandes du télescope MOSS de l’Observatoire de l’Oukaimden.
Depuis, l’astéroïde s’est vu attribuer le nom de « 2017 YE5 » par le Minor Planet Center. Surtout, les radars de la NASA (Goldstone et Arecibo) l’ont observé de plus près. « Les images radar suggèrent que « 2017 YE5 » est un objet binaire de masse égale, chaque composant fait environ 900 m de diamètre, et ils semblent se mettre en orbite avec une période de 20 h-24 h », explique Marina Brozovic du Jet Propulsion Laboratory (JPL) relevant de la NASA.
Zouhair Benkhaldoun, directeur de l’Observatoire de l’Oukaimden, relevant de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, nous explique plus simplement : « Nous avons observé en premier l’astéroïde avec notre télescope optique. Les radars de la NASA ont ensuite permis de déterminer qu’il était binaire, c’est-à-dire que ce n’est pas un seul objet. C’est un peu comme si la Terre avait une autre Terre jumelle qui tournait autour d’elle. »
« 2017 YE5 » est seulement la 4e masse binaire connue, et la deuxième en termes de taille. Outre la prouesse scientifique, la découverte de la binarité de cet astéroïde a des conséquences bien plus concrètes pour le commun des mortels. « C’est très important de savoir qu’il est binaire lorsqu’on sait qu’il risque de rentrer en contact avec la Terre. Plus on en sait, plus ça nous permet d’anticiper pour la sécurité. Puisque ces informations nous permettent de mesurer, notamment, la masse de chacun de ses composants. La NASA a besoin de ces renseignements pour mettre sur pied des missions ayant pour objectif de dévier les astéroïdes dangereux de leur trajectoire, cela en les bombardant », nous explique Zouhair Benkhaldoun.
D’après les scientifiques, il se peut que « 2017 YE5 » soit de la famille de Jupiter, c’est-à-dire en provenance de la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter. Ils estiment également que l’astéroïde pourrait être une comète éteinte.
L’Observatoire de l’Oukaimden s’était déjà fait remarquer l’an dernier grâce à sa participation auprès de la NASA à la découverte du système exoplanétaire TRAPPIST-1, composé de sept planètes habitables situées à 40 années-lumière de la Terre. Il s’est également distingué par ses découvertes de comètes et d’astéroïdes géocroiseurs (4 comètes et 6 géocroiseurs à ce jour), grâce à son télescope MOSS, classé 7e au monde en termes de qualité de données envoyées au Minor Planet Center.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer