La nouvelle révolution. Cela fait plus de cinq ans que les économistes l’annoncent dans des livres et des articles au ton prophétique. Cette révolution sera celle de l’intelligence artificielle et du Big Data. Des corps de métier seront appelés à disparaître. Bientôt, pas besoin de consulter une blouse blanche pour se soigner, un algorithme installé sur votre smartphone fera l’affaire. Pas besoin non plus de subir les réflexions sociologiques des taxi-drivers, une voiture sans conducteur, contrôlée par des algorithmes conçus à Bangalore, à Tel-Aviv ou à la Silicon Valley, vous conduira là où vous voulez. La notion même de “travail” telle qu’on l’a connue depuis la révolution industrielle du 19e siècle est en train de changer.
Exit les carrières de quarante ans dans la même boîte ou dans le même métier, dans le monde de demain, l’humain, nous dit-on, doit se former au moins tous les dix ans, pour rester in, utile et employable. Un nouveau monde se dessine sous nos yeux. Un monde désindustrialisé, fait d’algorithmes, dont le leadership est d’ores et déjà disputé. Ceux qui contrôleront le Big Data, le nouveau pétrole, en seront les maîtres. Une révolution qui se fait encore une fois sans nous, Marocains, qui essayons de régler les problématiques de demain en portant les lunettes de l’ancien monde, tout fiers d’avoir emprunté la voie de l’industrialisation et de consommer Internet en ayant l’impression que nous sommes pleinement inscrits au-delà de la postmodernité. “Quand tu allais, on revenait”, chantait IAM. En vérité, ils sont revenus et nous, on cherche encore où aller. C’est pire. Bonne année.