Le groupe Sefrioui investit le marché de la riziculture en plein boom au Sénégal

Le groupe Sefroui, par sa filiale Afri Partners, ambitionne de créer une riziculture de 10.000 hectares dans le nord du Sénégal, surfant sur l'ambition de Macky Sall d'être autosuffisant d'ici 2017.

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Anas Sefrioui, PDG du groupe Addoha © Yassine Toumi/TELQUEL

Afri Partners, filiale du groupe Sefrioui, a lancé son projet de production de riz dans le nord du Sénégal. Un accord-cadre avait été signé le 12 janvier avec le gouvernement sénégalais. Depuis, les études techniques ont été lancées sur les 10.000 hectares qui ont été cédés au groupe marocain, dans les communes de Dodel et Demette.

Le but est de développer la filière du riz dans la vallée du fleuve Sénégal, bassin historique de production rizicole. Habituellement, les centaines de milliers de petits producteurs cultivent cette céréale à la main sur des petites parcelles à faible rendement. Pourtant, le projet à 69 milliards de francs CFA (1,17 milliard de dirhams) du groupe Sefrioui a provoqué des résistances des populations locales.

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« Ce projet va apporter 115.000 tonnes de riz annuel au Sénégal et permettra de réduire à hauteur de 15% le déficit en riz qui est de 1 million de tonnes par an au Sénégal« , selon plusieurs médias sénégalais, dont Dakaractu.

Afri Partners a convenu avec les communes concernées de Dodel et Démette que 2.000 hectares seront aménagés pour les villageois. Il leur a également été promis un accompagnement technique, et le désenclavement de leur région. De plus, la filiale du groupe marocain garantit un investissement de 2 milliards de francs CFA (34 millions de dirhams) en faveur des populations et la création de 1.500 emplois.

Autosuffisance en riz d’ici 2017

Le groupe Sefrioui ambitionne de participer à « résoudre la question de l’autosuffisance du riz paddy de qualité » qui est l’une des promesses du président sénégalais Macky Sall. L’investissement marocain dans le riz est présenté comme une « contribution à la sécurité alimentaire du Sénégal, participation à la réduction des importations de riz et du déficit de la balance commerciale« , relève Dakaractu.

La riziculture est justement un marché en plein boom au Sénégal depuis l’annonce en 2010 du Programme national pour l’autosuffisance en riz (PNAR) qui a bénéficié à de nombreux agriculteurs. « Depuis 2014, près de 60 milliards ont été versés aux riziculteurs sénégalais. Et des efforts de recherche ont été faits, pour produire des sortes de riz plus adaptées aux conditions climatiques locales« , affirme Jeune Afrique. « Aide au financement des machines et des terrains, emprunts accordés à des taux imbattables ou encore suppression de la TVA sur les ventes de riz local« … tout est fait pour « favoriser l’émergence de producteurs locaux de riz« , poursuit la même source.

Au Sénégal, chaque habitant consomme en moyenne 90 kg de riz par an. Alors que le pays remplit les conditions pour produire du riz, il a importé – principalement de Thaïlande ou de Chine – plus de 860.000 tonnes de riz en 2016, soit plus de 85 % de la consommation du pays.

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