Rabat a décidé le 24 juin de rappeler « immédiatement » pour consultation son ambassadeur à La Haye, exigeant l’extradition d’un Marocain présenté comme un « trafiquant de drogue » et laissant présager des représailles en cas de rejet de sa demande. Le Maroc, qui a « toujours loyalement coopéré dans le domaine de la lutte contre le trafic de drogues, ne saurait tolérer qu’un trafiquant notoire (…) agisse pour recréer une situation favorable à ses activités criminelles« , s’était justifié le ministère marocain des Affaires étrangères.
Dans un communiqué conjoint, les ministères néerlandais des Affaires étrangères et de la Justice ont vivement réagi le 25 juin. « Les Pays-Bas sont déterminés, maintenant et à l’avenir, à collaborer efficacement avec le Maroc dans le cadre des accords internationaux et dans le respect de l’Etat de droit« , ont-ils affirmé. « A cet égard, la déclaration marocaine est incompréhensible et inutile« , ont ajouté les deux ministères.
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Le ministère des Affaires étrangères marocain, qui n’a pas explicitement révélé l’identité de l’homme recherché, avait indiqué le 24 juin qu’il faisait l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux émis par la justice marocaine, pour « association de malfaiteurs » depuis 2010, et « trafic international de stupéfiants » depuis 2015.
L’homme recherché est Said Chaou, a indiqué à l’AFP un haut responsable gouvernemental marocain. « Alors qu’il n’est qu’un ‘trafiquant’, il se présente désormais comme un leader politique et un soi-disant défenseur des droits de l’Homme, tout cela pour régler ses comptes avec le Maroc« , a déclaré ce responsable.
L’homme est associé au « Mouvement du 18 septembre pour l’indépendance du Rif », qui a écrit en juin dernier au SG de l’ONU qualifiant l’État marocain de « force d’occupation » dans le Rif et revendique le « droit à l’autodétermination » du Rif. Said Chaou, proche du président de la région Tanger-Tétouan Al Hoceima et secrétaire général du PAM Ilyas Elomari, a posté récemment des messages de soutien aux protestataires alors que des dizaines d’entre eux ont été arrêtés par les autorités.
Ce Maroco-néerlandais quinquagénaire qui exploite des coffee-shops aux Pays-Bas a été arrêté pour trafic de drogue en juin 2015 par les autorités néerlandaises, dans le cadre d’une opération conjointe avec les services français et espagnols, en possession de 140.000 euros en liquide et d’une compteuse de billets. Faute de preuve, la justice lui a finalement accordé la liberté sous contrôle judiciaire en décembre 2015. On ignore ce qu’il est devenu exactement depuis, le ministère néerlandais de la Justice se refusant à « commenter des cas individuels« .
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