La légende russe du jeu d’échecs a assisté au lancement de la branche francophone de la Kasparov Chess Foundation. Garry Kasparov souhaite former les enfants africains à cette discipline qu’il estime particulièrement efficace pour améliorer les compétences des élèves. L’annonce, faite le 23 mars, est passée inaperçue au Maroc, pourtant elle concerne aussi nos petites têtes brunes.
« Il y a de nombreuses données sur le sujet, collectées à travers le monde, qui montrent que les échecs améliorent dans des proportions très importantes les compétences des élèves, pour apprendre à analyser les informations, à prendre des décisions, à gagner en confiance« , explique l’ex-champion âgé de 53 ans, cité par AFP.
À travers sa fondation, Kasparov milite pour introduire les échecs dans les programmes scolaires du monde entier et en particulier en Afrique. « Les échecs ne sont pas la solution miracle à tous les problèmes du secteur éducatif, mais ils constituent un outil efficace et particulièrement peu coûteux: nos kits d’apprentissage coûtent 4 dollars, ce n’est rien comparé à une piscine ou à un terrain de foot », ajoute-t-il.
La fondation va identifier des écoles pilotes, les doter de kits d’apprentissage et former des enseignants aux échecs dans le but d’initier un million d’enfants. Pour le moment, quatre pays ont été retenus pour le projet: le Maroc, Madagascar, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. La fondation n’a pas encore pris contact avec les autorités des pays concernés.
Objectif : détecter le futur champion africain
À travers le programme « Baba Sy« , du nom d’un ancien champion de dames sénégalais, la Kasparov Chess Foundation a pour objectif de trouver le futur champion d’échecs africain. « Notre but n’est pas de trouver immédiatement un champion, il faut commencer par établir de solides fondations. Mais c’est important de combattre les préjugés, qui voudraient que seuls certains pays puissent produire des champions« , assure le prodige russe.
En 1985, alors qu’il est âgé de 22 ans à peine, Garry Kasparov devient le plus jeune champion du monde de l’histoire du jeu d’échecs en battant Anatoli Karpov. « Le talent est partout, ce n’est qu’une question d’opportunité. Et dans les secteurs déshérités de toutes les sociétés, c’est là qu’on trouve le plus d’appétit et de passion pour le succès, les gens sont prêts à travailler plus dur pour cela. Je m’attends à la même passion en Afrique », conclut-il.
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