Transparency Maroc dénonce l'opacité de l'acquisition de terrains de l'Etat

Transparency Maroc dans un communiqué publié le 31 juillet, dénonce une " motivation choquante" derrière l'affaire des terrains des domaines privées de l'Etat attribués à des hauts responsables.

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L’achat de terrains à prix cassés par des dignitaires ne passe pas. Transparency Maroc, dans un communiqué publié le dimanche 31 juillet, fustige «  une motivation choquante, qui n’est pas explicitement formulée dans le décret précité, et qui explique sa non-publication au B.O. et l’opacité résultant de la détermination préalable des prix des lots et leur cession de gré à gré par dérogation au régime général ». L’ONG de lutte contre la corruption, ne s’arrête pas là, puisqu’elle dénonce le communiqué des ministres de l’Intérieur et des Finances « qui figurent eux-mêmes parmi les bénéficiaires de ces libéralités, [et] soutiennent ainsi que l’attribution discrétionnaire de rentes et de privilèges instituée sous l’ère du précédent monarque demeure une pratique admise, et ils s’étonnent qu’elle puisse susciter une quelconque indignation ».

L’examen de la liste des autres bénéficiaires de lots au cours des vingt dernières années, ajoute Transparency « confirme que nombre d’entre eux sont connus pour avoir accumulé des fortunes considérables par de tels moyens grâce à leur proximité du pouvoir et aux abus qu’ils s’autorisent en se servant des biens publics placés sous leur contrôle ».

Pour l’organisation, « récompenser les serviteurs dociles sur les biens de l’Etat, utiliser les lois et règlements dans l’intérêt de certains et non du bien public est une manifestation d’un Etat Makhzen qui perdure. » Transparency Maroc informe qu’elle a introduit un recours en nullité contre cet arrêté [2016 relatif aux modalités d’exécution des dépenses relatives aux restitutions, remboursements et dégrèvements fiscaux, NDLR] et ne manquera pas d’informer des suites de cette affaire.

« La qualité de « Serviteurs de l’Etat » ne saurait autoriser ceux qui s’en prévalent à se servir sur les biens publics », martèle l’ONG qui réclame « d ’obtenir que la publication de toutes les lois et de tous les règlements soit une condition préalable à leur entrée en vigueur, conformément aux principes généraux de la Constitution », de « hisser le projet de loi sur l’accès à l’information au niveau des normes internationales ; », « d’adopter les mesures efficientes de protection des dénonciateurs de crimes financiers  et  des lanceurs  d’alerte ; » et « d’instituer  des dispositifs  efficaces   pour régir les  conflits d’intérêts, le contrôle du patrimoine et la reddition des comptes. »

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