Près de deux semaines après le coup d’État, la Turquie est toujours ébranlée par les événements, mais dans le flot d’informations ayant submergé le pays, certaines, insolites, sont passées inaperçues.
Le maire suit le putsch depuis un « bidonville » :
Le maire d’Ankara Melik Gokcek affirme s’être rendu dans un bidonville de la capitale pour avoir des entretiens téléphoniques avec des responsables du gouvernement et de la police. « Les gens qui ont des positions de responsabilité et qui doivent tenir les gens informés doivent à tout prix se rendre dans des endroits discrets pour gérer ce genre de situation. C’est pour cela que je suis allé dans un bidonville près de chez moi », a-t-il affirmé à l’agence de presse progouvernementale Anadolu.
« Comment arrêter un char ? », hit sur Google :
Les civils ont joué un rôle clé dans l’échec du coup d’Etat en grimpant sur les chars des putschistes. Dans la nuit du 15 au 16 juillet, l’expression « comment arrêter un char » est devenue la plus recherchée sur le moteur de recherches Google en Turquie, selon des statistiques du géant américain de l’internet. Les internautes se sont particulièrement intéressés à cette expression à Istanbul, Ankara, Konya et Kayseri (centre).
Hypnotisme et esprits :
Le maire d’Ankara a par ailleurs accusé le prédicateur Fethullah Gülen d’avoir « hypnotisé » ses partisans pour commettre le coup d’Etat. Ankara affirme que ce prédicateur exilé aux Etats-Unis a ourdi le putsch, ce qu’il dément. « Il a pris le contrôle des gens grâce à des esprits, c’est possible, il a ce genre de pouvoirs », a soutenu le maire d’Ankara dans une interview à la chaîne privée CNN-Türk.
Chars bloqués par… des vêtements :
Le patron d’un restaurant d’Istanbul Mehmet Sukru Kintas et le chef Danyal Simsek ont réussi à stopper une dizaine de chars des putschistes faisant route vers l’aéroport international d’Istanbul Atatürk en bourrant de vêtements leurs pots d’échappement, ce qui a eu pour effet de faire sortir les tankistes, au bord de l’asphyxie, rapporte le quotidien Hurriyet.
Feuilles de vigne et shorts de touristes :
Certains des soldats mutins qui ont pris la fuite après avoir attaqué l’hôtel où logeait le président Erdogan durant ses vacances à Marmaris, dans l’ouest de la Turquie, ont dû se nourrir avec des feuilles de vigne (non farcies) cueillies dans des vignobles alentours, selon les médias turcs. Certains auraient volé des habits de femmes dans une ferme pour se déguiser. D’autres auraient revêtu des shorts et des tee-shirts afin de se faire passer pour des touristes faisant du stop. Ils ont finalement été arrêtés.
Moustache en signe de loyauté ?
Le chef des services de renseignement turcs Hakan Fidan est apparu en public avec une moustache après le putsch raté alors qu’il était généralement toujours rasé de près. Certains y ont vu un signe de loyauté envers le président Erdogan, lui même porteur d’une moustache.
Gratuité des transports publics à Istanbul
La métropole du « Grand Istanbul » a décidé de rendre les transports publics gratuits après le coup d’Etat afin que les citoyens puissent répondre à l’appel du président Recep Tayyip Erdogan de rester dans les rues pour défendre la démocratie. La gratuité a été prolongée jusqu’au 31 juillet pour les 15 millions de Stambouliotes.
Un smartphone devenu célèbre :
La journaliste vedette de la chaîne CNN-Türk Hande Firat est entrée dans l’Histoire en faisant passer le premier message public du président Erdogan grâce à une connexion vidéo par son téléphone via Facetime. La télévision d’Etat venait d’être prise par les mutins quand le visage blême de M. Erdogan est apparu sur le portable montré à l’antenne. Les médias turcs ont rapporté qu’un homme d’affaires saoudien lui aurait proposé 250 000 dollars pour son téléphone. La journaliste a confirmé avoir reçu de nombreuses propositions alléchantes mais n’y a pas donné suite. « J’ai juste fait mon travail de journaliste », dit-elle.
Les putschistes sur WhatsApp :
Les médias turcs ont publié de longues conversations qu’ont eu les mutins sur le service de messagerie WhatsApp. « L’opération est-elle annulée, doit-on fuir? » ont écrit certains espérant profiter du cryptage total des communications garanties par cette messagerie (groupe Facebook) depuis cette année. Leurs téléphones ont été saisis ensuite.
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