«C’est un processus de longue maturation qui arrive à son terme». Lors du 30e anniversaire de Marrakech au patrimoine de l’UNESCO, les acteurs politiques présents ce jour-là avaient, en effet, insisté sur la nécessité de créer une fondation pour préserver la médina. Cette dernière est désormais à l’ordre du jour et devrait se concrétiser d’ici quelques semaines, nous confie Jaâfar Kansoussi, président de l’Association Al Muniya qui est impliquée dans la sauvegarde du patrimoine de la ville de Marrakech. Jaâfar Kansoussi rappelle que la ville de Fès consacre depuis trois ans six milliards de dirhams à la restauration de sa médina. Il estime que «la médina de Marrakech vaut tout autant d’investissements que celle de Fès». «Aujourd’hui de nombreux acteurs, issus principalement de la société civile ont fait leur preuve dans leurs domaines respectifs (architecture, préservation du patrimoine immatériel…) et tout est réuni pour créer une véritable fondation qui, plus tard, obtiendra des ressources et des budgets pour œuvrer» détaille-t-il. Le 15 avril, une rencontre entre plus de 50 acteurs et institutions œuvrant pour la sauvegarde du patrimoine a eu lieu à l’École nationale d’architecture de Marrakech. Parmi les participants, des membres du Conseil de la région et de la ville étaient également là pour manifester leur envie de créer un véritable organe de préservation et de restauration de ce patrimoine, témoigne cet ancien fonctionnaire du ministère des Affaires islamiques. Un tel organe, une fois mis en place, aura donc plusieurs missions : arrêter la dégradation du patrimoine, réhabiliter les espaces déjà dégradés, ainsi que de redynamiser les lieux d’échanges et l’art artisanal. Ce qui distingue cette fondation des autres, selon Jaâfar Kansoussi c’est la volonté des différents acteurs de contribuer, au-delà d’une simple sauvegarde du patrimoine, à l’animation de la vie culturelle et artistique de la ville. Citant l’exemple de la bibliothèque Ben Youssef, qui a récemment retrouvé sa place d’origine au cœur de Marrakech, ce dernier nous explique que la «réintroduction culturelle et économique répond aussi à une recherche d’authenticité, pour une ville qui ne cesse de se dégrader depuis des années. »
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