Khalfi: le rapport d’Amnesty donne une image «erronée» du Maroc

Pour le gouvernement, le rapport 2015 d’Amnesty International consacré au Maroc, qui revient sur les violations des droits de l’Homme dans le pays, est « inéquitable et sélectif ».

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Le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi. Crédit: Rachid Tniouni

On prend les mêmes et on recommence. Comme chaque année, le rapport d’Amnesty International liste les nombreuses violations des droits de l’Homme commises par les autorités marocaines (poursuites de journalistes, actes de torture…). Et Comme chaque année, le gouvernement accuse l’ONG de manquer de sérieux.

Dans un communiqué publié le 26 février, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi estime que le rapport publié  par Amnesty International est « inéquitable et sélectif, car il offre une image sombre, erronée et injuste sur la situation des droits de l’Homme dans notre pays ». D’après le ministre PJD, « l’existence de quelques dysfonctionnements en relation avec les droits de l’Homme ne peut en aucun cas déboucher sur la présentation de données erronées pour émettre des jugements de valeur négatifs et injustes ».

Le ministre insiste surtout sur le sujet de la torture. Il explique que le gouvernement lutte véritablement contre alors qu’Amnesty International « porte un jugement de valeur » en affirmant que les autorités n’ont procédé à aucune enquête urgente dans ce dossier. Et de justifier : les mesures ont permis la poursuite en justice de 20 agents d’autorité, de la police et de la gendarmerie.

Pour le moment, ces poursuites n’ont donné lieu qu’à la condamnation de deux gardiens de prison à des peines de cinq ans d’emprisonnement pour avoir causé la mort d’un détenu dans la prison de Fès en 2008.

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Que dit le rapport d’Amnesty International ?

Côté liberté d’expression, dans son rapport, Amnesty International est revenu sur le cas de poursuites judiciaires à l’encontre de Hicham Mansouri (membre de l’association marocaine des journalistes d’investigation), Himad El Mahdaoui (directeur de publication du site Badil.info) ou encore de Taoufik Bouachrine (directeur de publication d’Akhbar Al Yaoum).

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Le rapport revient également sur l’affaire Maâti Monjib et d’autres militants des droits de l’Homme qui avaient conduit une formation sur l’utilisation d’une application pour smartphone de journalisme citoyen.

Pour évoquer la torture, l’ONG revient sur le cas Ali Aarrass et affirme que « des prisonniers ont observé des grèves de la faim pour protester contre les mauvais traitements qui leur auraient été infligés par les gardiens et contre la dureté de leurs conditions de détention, notamment la surpopulation ainsi que le manque d’hygiène et d’accès aux soins médicaux ».

Par ailleurs, Amnesty critique aussi la convention judiciaire entre le Maroc et la France prévoyant que toutes les plaintes pour des atteintes aux droits humains commises sur le territoire marocain, y compris celles déposées par des Français, doivent être renvoyées devant des tribunaux marocains. Hormis ces sujets, l’ONG revient également sur les droits de femmes, la liberté de réunion et d’association, la répression des militants sahraouis, les droits des homosexuels, ceux des migrants et réfugiés…

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