Les réserves de change caracolent à 224,6 milliards de dirhams en 2015. Un niveau qui marque définitivement une rupture avec le trend baissier adopté depuis des années. Il s’agit là d’une amélioration de 23,5% sur année pour ressortir à 224,6 milliards de dirhams. Un montant qui risque d’augmenter sensiblement cette année. La Banque centrale table sur des réserves internationales nettes de pas moins de 8 mois d’importations de biens et services en 2016. Cette prévision devrait se confirmer tenant compte d’un prix moyen du pétrole de 51,4 dollars en 2016 et d’entrées en dons du CCG de 13 milliards en 2016. Sans parler de l’amélioration escomptée des transferts des MRE et le mouvement positif que pourraient afficher les exportations de l’OCP, de l’automobile et de l’aéronautique. Le déficit du compte courant devrait s’en retrouver atténué en 2016 pour s’établir autour de 1%, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib (BAM). Le seul hic dans les prévisions de BAM est que le Conseil de coopération du Golfe (CCG) fasse défaut au royaume comme cela a été le cas l’année dernière.
Pour rappel, de la Banque centrale avait précisé précédemment que seuls 4 milliards de dirhams dons devraient être reçu en 2015. Depuis, aucune information n’a filtré quant au montant réel des dons encaissés. Dans tous les cas, ce constat est loin de l’optimisme affiché en septembre dernier par Bank Al-Maghrib qui prévoyait l’entrée de 6 milliards de dirhams en 2015. Le retard de versements des dons accusé par le CCG s’explique, selon certaines sources, par la chute des prix du pétrole qui a frappé de plein fouet la région. Une baisse qui devrait se poursuivre en 2016.
Mais il faut dire que le premier avantage à l’embellie prévue des réserves de change est que le Maroc puisse bien se passer d’une 3e reconduction de la LPL. Même si le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri ne semble pas être du même avis. « Le niveau actuel des réserves de changes est dû principalement à la conjoncture. Il s’agit essentiellement de la baisse des prix du pétrole et des denrées alimentaires et des dons du Golfe ». Il ajoute : «Il faut attendre la finalisation de la Loi de finances par le gouvernement pour discuter de la sortie ou pas au titre de la LPL ».
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