Ce 11 janvier, à la première et à la deuxième chambres, les élus ont posé de nombreuses questions au gouvernement au sujet des enseignants stagiaires. Le ministre de l’Intérieur Mohammed Hassad est intervenu à la première chambre. Il a déclaré que « la décision d’interdire la manifestation des enseignants stagiaires a été prise en concertation avec le Chef du gouvernement ».

Pourtant, lors du conseil national du PJD qui s’est tenu le 9 janvier, Abdelilah Benkirane avait dit avoir appelé le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, pour « discuter » des répressions et affirmé que le gouvernement était contre la violence… mais aussi « contre le non-respect de la loi ». Comme Mohammed Hassad l’a rappelé ce 12 janvier au parlement et son département l’avait déjà écrit dans un communiqué datant du 9 janvier, ces manifestations n’étaient pas autorisées et les organisateurs en avaient d’ailleurs été informés. Le ministre de l’Intérieur a précisé qu’aucune autre manifestation de ces personnes ne serait autorisée.

Abdelilah Benkirane aurait donc été mis au courant de l’interdiction mais Mohammed Hassad n’a pas précisé s’il avait donné lui-même l’ordre d’intervenir. Pourtant, il s’agissait bien de l’une des questions. L’élu du PAM Abdellatif Ouahbi, qui a qualifié ces événements de « tragédie humaine » portant atteinte à la « réputation de la nation », lui a demandé « qui a donné les ordres ? Le chef du gouvernement ? Le ministère de l’Intérieur ? Les officiers? S’agit-il d’une décision personnelle ou gouvernementale ? ».

Des vidéos appelant à la provocation des forces de l’ordre

D’après le ministre de l’Intérieur, seule la manifestation organisée à Inezgane a posé problème. Et de préciser qu’ « il y a 50 manifestations chaque jour au Maroc, sans aucune intervention ». Selon lui, les manifestants auraient fait exprès de provoquer les forces de l’ordre. Ses services auraient mis la main sur une vidéo antérieure à la manifestation demandant aux personnes de se mettre face à face aux autorités.